Titre : Le cadeau Auteur : Marion Résumé : Dana cherche un cadeau approprié pour Mulder mais les choses ne sont pas réellement ce qu'elles semblent être. Les personnages sont fictifs et sont la propriété de Chris Carter ; cette histoire n¹a pas été écrite dans un but commercial. < To Sharon who has a very kind mother > http://idealists.simplenet.com/fanfic/darkness/g/giftthe.txt Lucie m'a lancé l'idée d'écrire une histoire dans laquelle Mulder et Scully sont déjà ensemble. Et je publie ceci. Je suis persuadée que cette histoire ne sera pas du tout ce à quoi elle s'attendait, en plus ce n'est même pas moi qui l'ait écrite, c'est ENCORE une traduction. Cette fois-ci, c'est une traduction littérale. Je n'ai rien ajouté, ni enlevé sauf bien sûr s'il fallait faire une légère adaptation, quoique je reste persuadée qu'une traduction est toujours personnelle. J'avais besoin de traduire cette histoire, elle le mérite. Je crois par contre que les âmes sensibles devraient s'abstenir. Aucune violence, mais d'une tristesse si grande que je ne pouvais même plus voir mon clavier à travers mes larmes. Alors à vos risques et périls ! L'italique fait référence au GRAND AMOUR de Scully ( Tout le monde voit bien sûr qui c'est !) car en français la nuance his/her est parfois impossible. (comprend qui peut) Tout était brillant et étincelait. De petites étoiles argentées. De nombreuses guirlandes dorées. D'immenses boules rouges sur de la fausse verdure. Un fond de cantiques : " Silent night ! Holy night ! All is calm, all is brightŠ" sur des tons gais et clairs. Une ambiance douce, mélodieuse, chaleureuse. Dana flottait à travers ce monde merveilleux. Pas d'ombres aujourd'hui. Cela faisait des semaines qu'elle ne s'était sentie aussi bien. Elle se trouvait dans un grand magasin, en période de fêtes. Des décorations de toutes sortes l'entouraient. Tout d'un coup, elle fut encerclée de dentelles et de rubans, de minuscules villages et de neige de substitution. Un sapin paré de rouge, un autre de bleu et d'or comme le manteau de la Madone, un autre de blanc et d'argent. Au pieds des arbres géants de petites crèches scintillaient de couleurs plus vives que l'arc en ciel. La nativité. Des vaches et des moutons. Est-ce que Marie ressentait des joies de mortels dans les bras de Joseph ? Un drôle de père noël ronflait, allongé dans son lit. C'était une drôle de petite chose. La poitrine se soulevait, s'abaissait Šse soulevait, s'abaissaitŠse soulevait, s'abaissaitŠsans relâcheŠsans but. La tête de Dana commença à lui faire mal. Elle quitta les ornements chatoyants, les montagnes de vêtements somptueux d'un soir, les présentoirs des inutiles et futiles cadeaux. Elle sentit le pot-pourri contenu dans un petit panier, se rappelant la commode, dans la chambre à coucher de sa grand-mère, où, lorsqu'elle avait 9 ou 10 ans, elle allait jeter un coup d'¦il au fragile bracelet orné de pierres précieuses en verre. A l'époque, il s'agissait de la plus belle chose qu'elle eut jamais vu. Son regard la porta dans un rayon d'eau de Cologne pour homme. Elle testa toutes les petites bouteilles en verre, toutes agréables et délicieuses, mais pas assez pour lui. Une vendeuse, plutôt occupée, au sourire fixe et hostile, lui demanda si elle voulait de l'aide d'une voix froide et sans timbre. Elle lui fit signe que non. Il était plus homme que toutes ces eaux de Cologne. Homme. Mâle. Le sien. Se détournant pour échapper à cette femme, Dana entrevit quelque chose qui lui coupa le souffle, faisant couler plus rapidement le sang dans ses veines. Des boxers en flanelle. Trois par trois. Rouges et noirs en plaid, marrons et vers à carreaux. Doux. Confortables. Agréables à mettre. Agréables à porter. Agréables à enlever. Les élastiques glissant délicatement de ses hanches fermes et étroites. Jusqu'au sol. C'était Noël. Elle avait besoin d'un cadeau pour Mulder. Pas plus d'un. C'avait été une année pénible. La pire de toutes. Si elle arrivait à faire ce qu'elle avait décidé, aussi difficile et pénible que cette année eut été, elle pourrait au moins se vanter de bien se terminer. Dana avança dans l'élégance calme du rayon masculin. Quand elle était jeune, il ne signifiait pas autant de choses. Acheter une chemise pour papa. Une ceinture. Une cravate sobre. Les soldes du moment. Maintenant, partout où elle regardait, représentait des possibilités. Tout était sensuel. Un chapeau ? Mulder avec un chapeau ? Comme Humphrey Bogart. Une casquette de sport ? Non, trop légère, pas avec les couleurs qu'il a l'habitude de porter. Laine noire. Tellement sexy. De froids pantalons plissés, bougeant comme lui. Lâches sur son estomac musclé, moulant sur ses belles fesses. Accentuant ses longues, fortes et minces jambes. Des chaussettes. De grandes qui vont jusqu'aux genoux. Se détendant sur ses chevilles rondes et souples. Et ses pieds ? Les yeux de Dana s'éparpillèrent sur les chaussures, se fixèrent sur une paire noire. Les siennes, puis regarda ses propres petits pieds. La plus grande différence qui existait entre eux était celle-ci. Il faisait trois fois sa taille. Elle soupesa une chaussure. Comment les hommes pouvaient-ils marcher avec des chaussures si lourdes ? Combien de fois avait-elle trébuché sur les siennes alors qu'elle entrait dans sa chambre la nuit pour l'enlacer, en sueur et tremblant lors de ses nombreux cauchemars. Des chemises de toutes les couleurs, de tous les tissus, des cravates fantaisies ou standards. Des vêtements de soirée. Un costume ne nécessitant pas de cravate. Il l'aurait porté avec des bretelles, oui, des bretelles avec des lumières clignotantes pour Noël. Ses yeux noisettes auraient lui de son regard facétieux et effronté. Des yeux pleins d'humour, pleins d'amour, et il l'aurait prise, drapée dans du satin et du velours, dans ses bras. Peut-être n'auraient-ils même pas été à la soirée ? Qu'importe. Ils n'appartenaient qu'à eux. A eux seuls. Fox et Dana, amoureux solitaires, amoureux éternels. Dana passa dans les rayons, touchant les chemises, les manteaux, les sweaters et les pantalons, le voyant, lui, toujours, partout, que lui. Mulder riant, alors qu'il essayait chaque chose pour elle. Elle commença calmement à prendre chaque article, mais bientôt, tout ne tint plus dans ses bras. Il y avait tant de chosesŠchapeaux et écharpes, une chaussure, un manteau, un sweaters, des boxers en soie et en flanelle de sept coloris différents. Un frisson de crainte lui parcourut l'échine, tandis qu'elle allait, désorientée. Pourquoi y avait-il tant de choses ? Où étaient les paniers dans lesquels elle mettait ce qu'elle voulait quand elle était enfant ? Ceux qui semblaient seulement se matérialiser à Noël ? De l'endroit où elle se tenait et essayait de tenir tous les objets dans ses bras, Dana leva la tête, tendue et préoccupée comme une souris qui sent que le chat est proche. Un homme en costume noir était debout, à quelques mètres. La regardant. Il parlait dans une petite boîte à voix basse. Un vigil. Que faisait-il là ? Savait-il qu'il détonnait étrangement dans cette ambiance de fête ? Encore des gardiens, grommela Dana. Pourquoi ne souriait-il pas ? C'était Noël ! Pourquoi personne ne souriait ? Ils étaient tous loin, très loin d'elle et personne ne souriait. " Chérie ?" Une femme courut vers elle. " Maman ?" Dana la regarda avec le visage innocent devant un nouveau venu. " Oh, ma chérie, qu'es-tu entrain de faire ?" demanda d'une voix douce la femme qui commença à prendre les différents vêtements des bras de sa fille, touchant avec précaution la texture de la laine, de la soie et du coton. Dana sentit ses traits se contracter, sa poitrine se resserrer. Oh non, elle allait encore pleurer. " Maman, c'est noël ! " Hébétée, elle baissa les yeux et étreignit le pull de Cashmere noir qui restait dans ses mains, doux comme la sensation de ses cheveux dans ses doigts. " Je n'ai pas de cadeau pour Mulder !" " Chérie, " Margaret apaisa sa fille d'un ton las " On est encore à deux semaines de Noël. Je t'aurais emmenée, tu n'avais qu'à demander. Je m'inquiétais tellement." Margaret Scully regarda toutes les choses qu'elle avait maintenant dans les mains. " Il y a de très jolies choses, ma chérie." Dana rayonna de plaisir à travers la confusion qui s'était brusquement abattue sur elle. " Mais," Margaret rappela patiemment à sa fille " elles ne sont pas très adaptées. Pas pour Fox." La plaisir s'estompa des traits de Dana " Pourquoi pas ?" dit-elle avec une moue. " Ne penses-tu pas qu'il a l'air bien dans ces habits ? Ne penses- tu pas qu'il est séduisant ? " Secouant légèrement ses épaules, Margaret déglutit. " Il est très beau. C'est le plus bel homme que je connaisse, mais peut-être que cette année, une jolie plante conviendrait mieux." " Une plante ? Non !" La voix de Dana s'amplifia rapidement. " Comment peux-tu dire ça ? D'ailleurs, il fait mourir toutes les plantes, peut-être même plus souvent que les poissons." Margaret finit de constituer une pile de chemises et de vestes avant de se baisser sans grâce à ses pieds. La fatigue des mois précédents pesait sur ses frêles épaules. " Alors je t'aiderai à trouver quelque chose d'autre." Le plus âgée des deux femmes regarda autour d'elle sans résultat quand un vendeur s'approcha et prit la pile de ses mains. " Je suis désolée." Elle s'excusa. " Si quelque chose est abîméŠ" Le pimpant et bien habillé petit homme hocha la tête." Non, ce n'est rien." Il baissa la voix. " Je suis désolé, mais pensez-vous vraiment qu'elle doive sortir seule ?" Jetant un regard glacé, qu'un certain agent du F.B.I. aurait reconnu entre mille à une époque, à l'audacieux jeune homme, Margaret agrippa d'un bras mince et faible sa belle et échevelée fille. Ses traits s'adoucirent quand elle regarda ce que portait Dana. "Oh, mon c¦urŠTu as perdu une de tes pantoufles. Voyons voir si nous ne la retrouvons pas. Tu n'as pas froid ?" Tandis qu'elle emmenait la jeune femme dans sa robe d'été usée et sans manches à travers le grand magasin, elle regarda les étoiles des vitrines en regrettant de ne pas avoir dit à l'homme que c'était un des meilleurs jours de sa fille , autrement, Dana n'aurait jamais pu aller aussi loin toute seule. **************************************************************** Tenant son cadeau, empaqueté et enveloppé de papier cadeau, fermement d'une main, Dana s'installa sur le siège passager de la voiture de sa mère. Elle regarda le cendrier. Il était vide. Aucun mégot. " Je veux voir Mulder." Margaret poussa le bouton du chauffage à fond en espérant que l'air se réchaufferait rapidement, elle sentait la peau nue de sa fille sous son manteau. " Ma chérie, tu l'as vu hier." "Je veux voir Mulder ! " Elle demanda sur un ton que l'ancienne Dana n'aurait jamais utilisé : "Je veux le voir ! MAINTENANT !" Margaret soupira, accélérant légèrement. "D'accord, mais d'abord, nous allons à la maison. Il fait froid, tu as besoin d'un manteau et de meilleures chaussures." Elle regarda les cheveux roux de sa fille, dont les yeux étaient flous et dont certaines mèches masquaient une partie de son visage. Elle lui sourit tristement. " Tu veux te faire belle pour lui, n'est ce pas ?" Arrivées chez elles, Dana se changea avec plus de soin qu'elle ne l'avait fait depuisŠet bienŠ depuis l'accident. Une robe de soirée dans les tons pastels, une robe choisie avec soin il y a longtemps, une robe choisie à deux et qui devait mouler ses courbes gracieuses. Mais maintenant, elle pendait sur sa silhouette amaigrie. Margaret lui était reconnaissante d'avoir brossé ses cheveux elle- même. Elle l'avait fait d'ailleurs si précautionneusement, qu'une partie de l'ancienne brillance était réapparue. Un petit sac strié de strass pendait à une de ses épaules. Dana avait ressorti les collants et chaussures à talon qui maintenant se faisaient rares. La tenue n'était pas vraiment appropriée, mais Margaret ne voyait pas l'utilité de dépenser de l'énergie afin de la faire se changer une seconde fois. Elle devait économiser le peu d'énergie qui lui restait. " Tu es très jolie, ma chérie "lui dit-elle, sincèrement. " Tu veux bien prendre ton manteau, maintenant ?" La tête ailleurs, comme si la concentration dont elle avait fait preuve jusque là était épuisée, Dana prit une veste trouée qui pendait sur le portemanteau, celle avec laquelle Margaret nettoyait le garage ou allait nourrir les chiens. Gentiment, la vieille femme lui retira des mains et lui passa le long et noir manteau des jours anciens. Le clocher de la chapelle pouvait être aperçu entre les arbres nus qui filaient à côté de sa fenêtre alors qu'elle conduisait. Margaret détacha ses yeux de la route pour regarder le cimetière. Quand elle était jeune, elle n'y attachait aucune importance, pensant qu'elle aurait à s'en occuper bien plus tard dans le futur. Après la venue des enfants et les fréquents départs et dangereuses missions de Bill, sa présence était une effrayante vision de ce à quoi il pourrait servir. Elle en était rapidement revenue. S'il vous plaît mon Dieu, ne m'appelez pas maintenant près de vous. Il est trop tôt, j'ai encore trop de choses à faire. Le clocher était devenu le symbole de sa perte quand Bill fut enseveli sous une double pierre tombale du mémorial familial. Pas son corps bien sûr, ses cendres avait été jetées à la mer comme les siennes le seront un jour, mais elle voulait quelque chose de concret où ses pensées pourraient se recueillir, où ses enfants pourraient se recueillir quand elle partirait à son tour. Maintenant, trois pierres supplémentaires reposaient à côté de celle de son mari. Une simple, celle de Melissa. Une autre simple, celle de Samantha. Samantha en avait deux, en fait. Une autre dans le VineYard. Une près de Washington DC par égard pour Fox, une autre sur le terrain des Mulder pour sa mère. La terrible découverte de ce que Samantha était devenue avait presque tué le jeune homme, mais lui avait aussi apporté la paix. Il y avait une consolation à savoir. La pierre la plus récente était double et vierge, en attente. Comme exécuteur testamentaire de Fox, après la découverte de Samantha et la mort de Mme Mulder, beaucoup trop de mort pour la faible femme, Margaret était au courant de ses dernières volontés. Elle savait aussi celles de sa fille, mieux que quiconque depuis ces jours derniers. Margaret avait acheté la pierre parce qu'elle voulait qu'on prenne soin d'eux si quelque chose lui arrivait. La vie représentait trop de risques. Des risques ou plutôt un jeu dont les dés étaient faussés. Qui trichait ? Et surtout, qui décidait comment ils tournaient ? "Bill, " Margaret se parla à elle-même, ses yeux se concentrant une seconde fois sur la route " Je suis si fatiguée. J'espère que tu es plus heureux où tu es en ce moment. En tout cas, c'est sûrement mieux qu'ici.". Alors que la voiture passait lentement l'entrée, les yeux distraits de Dana se fixèrent sur le parking, à moitié vide. Margaret se gara à sa place habituelle, juste devant le grand bâtiment moderne et blanc. Elle regarda avec un amusement sombre sa fille sortir rapidement de la voiture, et commencer à marcher de manière instable mais décidée avec les talons inaccoutumés, agrippant le paquet coloré. Il y avait des jours où Dana avait besoin d'aide pour sortir de la voiture, ses jambes faiblissant soudain. Parfois, elle avait seulement besoin d'une épaule sur laquelle s'appuyer. D'autres, un fauteuil roulant. Quelques fois, la jeune femme se débattait, criait et hurlait que ce n'était pas le bon endroit, que ce ne pouvait pas être le bon endroit, et Margaret devait l'emmener dans D.C., lui montrer que quelqu'un d'autre habitait dans son appartement maintenant, dans celui où elle avait habité pendant 5 ans aussi, et dans l'appartement qu'ils avaient occupé pendant un si court laps de temps tous les deux, également. Mais aujourd'hui était un de ses bons jours. Dana ne tenait pas en place, remuait ses pieds, impatiente que l'ascenseur parcoure les deux étages. Puis au milieu du couloir. Enfin, une quinzaine de marches. Margaret connaissait tout le monde. Une classe de jeunes étudiants en infirmerie sortait juste de sa chambre. Margaret était surprise qu'il y ait du monde mais ce n'était pas l'heure des visites. L'enseignante lui donnait le dos, alors qu'elle parlait à ses élèves. " Et bienŠIl est la plus séduisante larve de l'établissement, alors vous devrez attendre votre tour, Melle Samuel." Un des jeunes hommes que Margaret avait rencontré lors d'une précédente visite la reconnut soudain et avertit d'un coup d'¦il la surveillante. La femme se retourna, interloquée, quand ses yeux tombèrent sur le visage pale et mécontent de Margaret. Embarrassée, la femme rougit, éloigna le groupe et revint présenter ses excuses aux nouveaux arrivants. " Mmes Scully," L'infirmière s'interrompit, humiliée, " Je suis tellement désolée. Je ne voulais pas lui manquer de respect. Juste un peu d'humour pour baisser la tension et mettre à l'aise les nouvelles recrues." Margaret ferma les yeux puis le rouvrit, calmant la jeune femme d'une main. Elle comprenait. Vraiment. Mais ça ne voulait pas dire non plus que ça ne faisait pas mal. La voix assourdie et en colère de Dana la tira des ferventes excuses de l'infirmière. Dana avait jeté sur le côté le cadeau au papier brillant et se tenait au centre de la pièce, furieuse après la jeune et jolie aide soignante, apparemment inexpérimentée qui se trouvait à côté de son lit, une éponge à la main et la bouche béante, ne sachant comment réagir devant la colère de Dana. Cette dernière se tordait vigoureusement les mains, faisant tourner la bague avec un solitaire qu'il lui avait offert, à part que le diamant n'y était plus. Elle l'avait si souvent bougée comme ça que la pierre était tombée et avait été perdue. Margaret avait emmené la bague chez le joaillier pour la faire remonter, mais avec une pierre beaucoup moins cher en remplacement. Même si un jour Margaret devait mettre du verre en remplacement, Dana aurait au moins sa bague, elle y veillerait. " C'est MON mari. Si quelqu'un doit le laver, ce doit être MOI !" Cria Dana en frappant ses pieds sur le sol. Puis elle s'avança et arracha l'éponge des mains de l'autre jeune femme. Elle était peut-être maigre maintenant, mais Dana était encore forte. " Va t'en !" hurla t'elle. Margaret s'interposa et fit un signe de tête à l'aide soignante. " Oui, vous feriez peut-être mieux de partir. Nous finirons." Comme toujours lorsque Margaret entrait et qu'elle le voyait étendu comme ça, paraissant plus vulnérable cette fois parce qu'il était nu jusqu'à la taille, elle ressentit un mouvement de révolte naître en elle comme un éclair pendant une soirée d'été orageuse. Elle avait envie de crier, de se mettre en colère ou d'éclater en sanglot, n'importe quoi fusse préférable à cette acceptation aveugle. Ils ne faisaient rien. Absolument rien. Il n'y avait pas de respirateur artificiel, aucun appareil de mesure. Un tube pour la nourriture quelques fois par jour était tout ce qui lui était destiné. Un cathéter, c'était tout. Parce qu'il n'y avait rien à faire. Une larve ? Pas une si mauvaise comparaison. Le pauvre et superbe cerveau de Fox ne devait être guère plus puissant que celui d'un lombric. Assez pour respirer, pour éternuer, pour avaler, pour réagir à la douleur si cette dernière était suffisamment forte, mais c'était tout. La colère disparaissant aussi subitement qu'elle était venue, Dana plongea l'éponge dans le sceau, l'essora, et la passa sur le beau buste, bien dessiné, de son mari avec de tendres mouvements. Cela ne faisait pas si longtempsŠ6mois. Plus fins, pas aussi tendus qu'ils l'avaient été, les muscles n'avaient pas totalement disparus, pas encore. Son corps était encore attirant, toujours homme. Son visage le serait toujours. Si seulement il la regardait. La tête du lit était légèrement inclinée, mais pas assez pour que ses yeux éternellement inquisiteurs semblent la fixer. " Je veux qu'il revienne à la maison, maman." Dana supplia comme elle le faisait toujours. Le lit avait été surélevé pour le 'bain', et Dana était trop petite pour pouvoir embrasser son visage, immobile. Elle passa l'éponge sur les épaules nues, lava son bras gauche. " Nous en avons déjà discuté, chérie," Margaret soupira. " J'ai du mal à obtenir l'assurance pour payer les soins à domicile." Même si la compagnie acceptait, Margaret n'était pas sûre qu'elle puisse le faire, physiquement, émotionnellement ou financièrement. Dana avait besoin de la plus grande partie de son énergie. Cela avait été une lutte continuelle pour pouvoir amener Dana à reprendre autant de fonctions usuelles. Margaret avait d'abord cru que Fox et Dana étaient sur le même pied d'égalité dans cette horreur, mais, Dana, quelques jours après la tragédie, avait commencé à s'améliorer. Fox ne s'était jamais amélioré, et ne le ferait jamais. Pour Dana, certains liens avec sa vie passée n'avaient jamais été coupés. Certains largement endommagés, mais la plupart intacts. Avec le temps, Dana en avait trouvé un, puis un autre. Quelquefois, elle en trouvait plein. D'autres, ils glissaient et s'emmêlaient et elles devaient tout recommencer. Margaret savait qu'elles ne les retrouveraient jamais tous, parce que certains n'étaient plus là pour être trouvés. Aujourd'hui, Dana agissait plus 'normalement' que d'habitude. Debout à côté du lit, elle étudiait méticuleusement ses longues mains alors qu'elle les lavait, sentant qu'il y avait quelque chose d'inhabituel. Soudain, elle écarquilla les yeux , paniquée. " Maman, sa bague ! Où est sa bague ?!" Ses yeux affolés cherchant l'anneau doré. " Comment sauront-ils qu'il est marié s'il ne porte pas sa bague ?" Margaret s'approcha et entoura les épaules tremblantes de sa fille. Ils avaient la bague à son doigt les premiers mois, l'anneau que Dana et lui avait acheté pour leur mariage. La cérémonie même pas encore annoncée, ils étaient comme des époux pour tout le monde, sauf les prêtres et les avocats. Ils avaient cherché pour sa bague à elle aussi, mais ne l'avaient trouvée nulle part. Dana avait le droit de la porter, mais ils n'avaient jamais pu découvrir où elle avait été cachée. Fox Mulder était l'être le plus paranoïaque qu'elle n'eut jamais connu. " Tu ne te rappelles pas chérie ? Il y avait quelques problèmes où l'on vous a d'abord envoyés. Nous l'avons gardée précieusement. Il la récupèrera quand il reviendra. " Margaret toucha la mèche qui tombait sur son front. Ensuite, elle essaya comme toujours, sans résultat, de surprendre quelque chose dans les sombres et vides profondeurs de ses yeux. Comme si quelqu'un lui avait donné un coup dans l'estomac, Margaret se rappela le commentaire de la surveillante. " Et nous le ramènerons à la maison, je te le promets." **************************************************************** Dana avait déjà enlevé son manteau. Maintenant, elle éloigna l'éponge et le sceau et commença à enlever ses chaussures. Margaret connaissait ces préparatifs, elle prit la télécommande du lit amovible. Avant même que celui-ci ne soit incliné à mi-chemin entre l'horizontale et la verticale, Dana grimpait à côté de Mulder, et s'allongeait contre son corps prostré, un bras en travers de son torse. Margaret remonta les barrières de sécurité, sans beaucoup de conviction. Chez elles, Dana tombait si souvent de son lit que Margaret avait été obligée de poser son matelas à même le sol. Dana ne tombait jamais quand elle était avec Fox. La porte conduisant au corridor que Margaret avait fermée, s'ouvrit. Une surveillante lui fit un signe. Margaret regarda tristement le couple étendu sur le lit. Elle les avait trouvés comme ça quand elle était revenue chercher Dana en retard à leur rendez-vous à une boutique de prêt-à-porter de mariage. Margaret avait alors pensé que sa fille était en retard parce qu'ils étaient juste entrain de 'dormir', et auraient perdu la notion du temps. Ce qui semblait tout à fait naturel vu qu'ils en avaient beaucoup à rattraper. Seulement, une sorte de puissance maléfique parcourait la Terre, une force du mal qui n'aimait pas perdre, un démon déterminé à voler leur bonheur final, eux qui avaient tant soufferts et attendus si longtemps pour connaître les premiers éclats d'une joie éphémère. Margaret les avait trouvé comme ça, mis à part la sérénité. L'ambiance de la pièce où ils se trouvaient alors, rugissait tragiquement l'outrage et la trahison. Dans le hall, la surveillante pointa sa tête en direction du centre de la pièce, interrompant les pensées de Margaret. " J'ai remarqué que vous aviez apporté un cadeau. Un autre peignoir ? " Les rides s'accentuèrent aux commissures des lèvres de Margaret. " Elle aime lui acheter des choses." Gentiment, la femme lui rappela : " Il en a déjà 6, et il n'en portera jamais aucune d'entre elles." Margaret se sentit légèrement contrariée, même si la tonalité de sa voix resta las. " Prenez les 3 plus anciennes et donnez les à des ¦uvres de charité, ou autre. Je m'en moque. Je ne pense pas que vous m'ayez appelée pour parler du nombre de robe de chambre de Fox." L'aide soignante accepta le léger sarcasme. Il n'y avait aucune raison d'être en colère. " Je suis désolée. Les résultats des nouveaux tests sont arrivés. Dr Holst aimerait vous entretenir un instant." L'expression sur le visage de la femme était grave. Margaret fronça les sourcils." Il sait que je ne peux quitter la salle, pas lorsque Dana est ici. Vous devez sûrement savoir ce qu'il désire me dire, ne pourriez-vous pas m'en parler ? " La main de l'aide soignante agrippa plus étroitement le chariot qu'elle poussait. Il savait que vous me le demanderiez. Il a dit que je pourrais." Elle inspira profondément. "Mme Scully, comme vous le savez, nous nous sommes inquiétés de la fréquence croissante des spasmes d'apnée de l'agent Mulder. Vous savez également que nous avons du mettre un moniteur sensé nous alerter à chaque arrêt de sa respiration. La conclusion est que le virus, la toxine, quoi que cela puisse être, est toujours dans son organisme. Toujours actif et virulentŠdétruisant peu à peu son cerveau." La femme plongea un regard compatissant dans les yeux pales de Margaret. " Mme Scully, ce n'est plus qu'une question de temps avant que l'on soit obligés de lui mettre un respirateur artificiel." Devant l'inquiétude de Margaret, l'infirmière continua. " Au début, seulement pendant la nuit, mais nous savons tous ce que cela veut dire. Il y aura une dépendance croissante. Nous devons savoir comment procéder." Margaret s'obligea à respirer convenablement, mais elle avait du mal à faire fonctionner ses poumons correctement. Elle connaissait sa volonté à ce propos. Si tôt, oh, mon Dieu, elle ne s'attendait pas à ce que cela arrive si tôt. L'infirmière regarda le sol afin de lui procurer une certaine privauté. " Mme Scully, malgré ce que vous devez penser après ce qui s'est passé ce matin, j'essaie de comprendre. Je sais que votre fille est atteinte, elle aussi, quoique moins sévèrement. Je sais que personne n'a été capable d'identifier l'agent actif." Le femme s'arrêta, voulant apparemment demander quelque chose mais ne sachant comment s'y prendre. " Comment cela est arrivé ? C'est ça que vous voulez savoir ?" Les yeux préoccupés de Margaret se dirigèrent vers la fenêtre encastrée dans la porte, fermée, de la chambre. " Ce n'est pas dans son dossier, vous n'êtes pasŠ" L'aide soignante ouvrit sa bouche pour protester. " Margaret continua à parler sans hâte, son attention plutôt portée sur le hall et les gens déambulant, surtout ceux en fauteuils roulants et leurs accompagnateurs. Les jeunes patients oscillant et suant entre les pas de leurs accompagnateurs, les rééduquant doucement. Les marcheurs, les plus vieux, sans espoirs de guérison, longeaient seulement le couloir de loin en loin, vivement, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de vie. Où Fox appartenait ? Même quand il était de ce monde, il existait seulement dans son propre espace-temps. " Ils travaillaient pour le F.B.I., mais ça vous le saviez. Après quoi, Skinner apporta les meilleures équipes pour rechercher les preuves, les indices, et savoir ce qui se tramait. Non, il ne pouvait pas apporter les meilleures équipes, Fox et Dana, ILS étaient la meilleure, mais du moins aussi bonnes qu'il le pouvait. Ils ont tout vérifié. Ils savent maintenant comment cela a été fait, mais pas par qui et pourquoi, pas de manière certaine. " Quelqu'un, de toute manière, devait avoir fait une bonne supposition car le sale fumeur était mort très douloureusement et bruyamment des mains d'un homme qui connaissait la vérité mais n'avait aucune preuve. Bizarrement, le corps fut trouvé deux jours après que Walter Skinner ait démissionné du F.B.I. **************************************************************** 6 mois plus tôt Ils étaient assis sur le sol du salon de leur nouvel appartement. Ils avaient tous les deux insistés sur le nombre de chambres : 3. Une qui serait entièrement la sienne, une autre la sienne, et la dernière, la leur. Ils se connaissaient si bien que la transition n'avait pas été si difficile qu'ils se l'étaient imaginée. C'était le troisième jour d'un engagement qu'ils avaient inconsciemment attendu pendant 7 ans, 7 années où la vie fut difficile et où tant fut perdu. Pendant tout ce temps, chacun avait eu l'autre, c'est ce qui restait maintenant. Les doutes étaient partis, le mystère final résolu, mais le temps des révélations fut horrible. Mulder haussa les sourcils devant le grille-pain qu'il venait juste de déballer. Dana se roulait sur le sol, pouffant face à son expression. Il n'aurait jamais imaginé qu'elle puisse pouffer. " Tante Maude a environ 200 ans, et adore tous les gadgets modernes," essaya d'expliquer Dana à travers ses larmes de rire. " Mais elle ne peut tout de même pas imaginer, pourquoi quelqu'un inscrirait sa liste de mariage dans un magasin d'informatique." Mulder fit la moue et tourna l'appareil à l'envers, plissant son font. " Est ce que ça peut faire des impressions couleurs ?" " J'en doute." Souriant toujours effrontément, Dana prit un cube d'environ 15 cm de large de la pile des paquets intacts. Le papier était pourpre et brillant, couronné d'un mince ruban noir. " Qu'est ce que t'en penses ? Frohike ?" "Pour toutes les fois où tu l'as jeté ? Probablement." Les années de paranoïa de Mulder refirent surface lorsque Dana plaça ses deux premiers doigts de chaque côté du gros n¦ud, qui était accroché sur l'emballage comme une araignée noire, et tira. Quelque chose d'anormal dans le son, un léger déclic métallique qui toucha les oreilles sensibles de Mulder suivit d'une odeur de fumée. "NNNNOOOONN!" Mulder se jeta sur elle, arracha la boîte des mains pétrifiées de Dana. Son élan le propulsa contre le mur alors qu'il luttait pour retrouver son équilibre. Mais courir avec, où ? La fenêtre, la porteŠtrop tard. L'explosion fut ridicule, presque comme lorsqu'on craque une allumette. Cela ne lui blessa même pas les mains. Cela fit seulement un petit trou sur le couvercle de la boîte. Mulder espéra un instant qu'il s'agissait d'une plaisanterie. Une abominablement mauvaise et stupide plaisanterie. Puis le goût de l'acide frappa sa langue. Un gaz ? Un aérosol ? De quelque part, un réflexe se déclencha, il se mit à inhaler pour l'identifier, l'amenant contre sa volonté dans sa gorge, dans ses poumons. Ca faisait mal, très mal. Ca brûlait. De longues aiguilles mortelles poussaient des membranes à l'arrière de sa bouche, atteignirent sa nuque, derrière ses yeux, dans sa peau, le long de sa gorge. Des aiguilles dans ses poumons poignardaient sa poitrine, faisant son c¦ur battre, éludant tous les autres bruits, presque toutes les autres sensations. Ce fut après que la brûlure commença, une agonie boursouflée ponctuée de légères pointes de vitesses tout le long de ses artères principales, un feu de l'enfer roussissant et consumant tout sur son passage. Avec le regain de douleur naquit un engourdissement, une paralysie progressive. Mais quand une pression se fit sur sa poitrine, il parvint à la ressentir. Son dos était contre le mur, Scully le maintenait debout. Dans un geste désespéré, il la drapa de ses bras, ou essaya vu qu'il n'y avait plus de sensation dans ses mains, ni dans ses avant-bras. Même si son ouie s'estompait, il pouvait toujours distinguer sa voix comme si elle venait de loi, très loin. " Mon Dieu Seigneur Mulder, Qu'est ce qui ne va pas ?" Seulement quelques secondes s'étaient écoulées, il ne restait plus que quelques secondes. Dana commença à tousser comme si elle voulait cracher le goût désagréable. Il en restait encore ! Ses vêtements ! Il tenta de l'éloigner de lui, de la repousser, mais n'arriva qu'à perdre son équilibre sur ses jambes engourdies, glissant contre le mur jusqu'au sol. Il y avait un poids contre lui. Elle était tombée avec lui, ils étaient étendus recroquevillés tous les deux entre le mur et le bout du canapé, elle dans son embrasse, désorientée par sa propre douleur, sachant seulement qu'elle ne se séparerait pas de lui. Oh, ça faisait mal ! Tellement mal, qu'il était difficile de respirer. Ses oreilles bourdonnaient, un évanouissement, mangeant rapidement sa vue. Il restait seulement une lucarne, le haut de son front. " D- Dana," il haletait " ŠT-T-T'aimeŠ" Il essayait de sentir son poids sur ses genoux, mais il ne put. A l'agonie, elle leva sa tête et il trouva ses yeux bleus pour un moment avant que le mal ne mange le nerf entre ses yeux et son cerveau, les ténèbres se refermant sur lui complètement et pour toujours. Ses pensées suivirent bientôt, volant au loin comme des oiseaux dans un sombre ciel hivernal. " P-Peux pasŠt-t-te voirŠ" il murmura presque inaudiblement de ses lèvres engourdies. " Continue à regarder, Mulder" Elle chuchota violemment, son propre corps trop engourdi pour se déplacer. " Ne t'arrête jamais de regarder." Il n'arrêta jamais. **************************************************************** Ce jour Alors que sa mère quittait la chambre, Dana glissa sur lui afin d'enjamber son mari, son amant, ses genoux de chaque côté de sa taille mince. S'asseyant, elle sentit son aine sous ses hanches. C'était la seule position qu'elle ait trouvé où elle pensait qu'il avait une chance de la voir avec ses yeux vagues. Elle caressa son torse, des touches légères, incitantes. Sa respiration ne changea pas, ses yeux fixes ne se centrèrent pas, ne la suivirent pas. Ce n'était pas comme ça que ça devait finir, non, pas comme ça, pas pour eux. Sa joue était douce. Une des aides soignantes devaient juste l'avoir rasé. Il sentait le savon. Pas du tout l'ammoniac ou l'urine. Il était un préféré. Ils le gardaient propre. Une plante bien entretenue. Dana se pencha en avant afin de s'étendre sur lui, elle frotta sa joue contre la sienne, elle enroula ses doigts dans ses fins cheveux brins, elle embrassa sa bouche, son menton, son front, désespérée. " Oh, Fox, " Elle chuchota " Tu me manques tellement" Un doigt traça la courbe de sa mâchoire. " Est-ce que je te manque de l'endroit où tu te trouves ? Ils disent que je suis folle. Comique, hein ? Tu étais supposé être le fou. " Elle allongea sa tête pour un moment, écouta le rythme régulier de son c¦ur, sous elle. " Ils m'ont dit que tu étais parti. Que ton corps seulement était ici. Je ne sais pas si je dois les croire, ils me troublent, mais n'importe, où que tu sois, je veux y être aussi." Dana attrapa le sac doré en strass, et l'ouvrit. Elle en retira un ténu, mince et lourd objet en métal qu'elle pouvait difficilement tenir dans ses mains osseuses. **************************************************************** 6 mois plus tôt Dana arracha le papier avec un plaisir ardent et impatient. Une si petite boîte. Un bijou. Sûrement. Seulement la boîte était trop lourde pour ça. Bouche bée, elle retira le cadeau du coffret et le regarda, le métal et le gros diamant brillants de tous leurs éclats. " C'est une plaisanterie, Mulder, n'est ce pas ? Un jouet." Il était assis sur le sol, ses jambes étendues devant lui, s'appuyant sur ses mains, derrière son dos, et lui lançant un sourire moqueur " Oh, non, c'est du vrai !" " Mais c'est un peu curieux pour un cadeau de mariage, non ? Attend, qu'est ce que je dis ? C'est de Fox Mulder que je suis entrain de parler !" Il ria. C'était si bon de l'entendre rire. Dans la semaine qui suivit le jour où il accepta qu'elle le sorte des ténèbres dans lesquelles il s'était presque immolé après qu'il eut appris la mort de Samantha; depuis qu'il avait accepté sa proposition, sans réserves, elle l'avait entendu rire plus souvent que ces 7 dernières années. " Qu'est ce qui aurait été plus approprié de la part du plus mal-aimé des agents du F.B.I." " Eh, c'est comme ça que je l'aime, aimé seulement par moi !" " Alors d'accord " il rectifia " Qu'est ce qui aurait été un cadeau plus approprié de la part du presque plus mal-aimé agent du F.B.I. à offrir au plus intelligent et incroyablement séduisant agent du F.B.I. ?" Elle étudia la bague, la tenant entre deux doigts à bout de bras. "Peut-être pourrais-je l'accrocher à une chaîne et la porter autour de mon cou comme un cadenas ?" " Oh, Scully, ne penses-tu pas que ce serait un peuŠidiot ?" Elle vit le challenge dans ses yeux noisettes, comme si la pensée, en fait, l'excitait. " Idiot ?" Mais le regard qu'il lui lança alors l'excita vraiment, elle. " Je vais te montrer qui est idiot." Ensuite, elle l'avait attaqué, et ils l'avaient fait, une dernière et glorieuse fois, là, sur le sol, où les papiers cadeaux étaient éparpillés ainsi que les paquets qui n'avaient pas encore été déballés. Ils avaient roulés sur les papiers, les rubans, et presque sur la pizza, lorsqu'il l'avait retournée pour la dévorer. **************************************************************** Ce jour "J'espère que tu ne penses pas que c'est idiot Mulder, mais je pense c'est ce que tu aurais voulu." Dana plaça doucement le métal froid sur sa peau nue, sur son c¦ur, puis enroula un oreiller autour de l'objet. Elle ne sentit pratiquement pas le recul, elle entendit difficilement le son. Il n'y avait eu aucun son particulier de sa part, hormis une petite expiration. Une dernière fois elle enlaça les doigts de sa main gauche avec ceux de sa main droite. Elle jeta l'oreiller à côté du lit. Le trou était si petitŠ Beaucoup plus petit que celui qu'elle lui avait fait dans l'épaule il y avait maintenant 5 ans et dont la cicatrice se voyait encore sur sa peau nue. Elle s'étendit sur sa poitrine une dernière fois, chaude dans son étreinte encore chaude. Sous son sein gauche, l'index de sa main droite bougea. Par dessus les voix douces de la musique, Margaret entendit le petit bruit sec assourdi alors qu'elle parlait toujours avec l'infirmière. Automatiquement, elle se raidit alors qu'une main glacée enserra son c¦ur comme dans un étau. Tandis que la femme était toujours en milieu de phrase, Margaret atteignit la porte en trois pas rapides. Ils étaient étendus tous les deux si superbement, mais ça, Margaret le connaissait déjà. La tête de Dana était coincée dans le creux de son épaule, ses cheveux roux brillants étaient étalés sur sa poitrine comme de la soie. D'où elle se tenait, Margaret ne voyait pas de sang, mais elle sut. Elle sut. Elle pensa que Walter Skinner et elle les conserveraient toujours unis et pures, dans leurs c¦urs. Les yeux brûlants de Margaret s'arrêtèrent sur les mains désespérément serrées de sa fille et de son gendre. A un moment, elle crut apercevoir l'éclat lumineux d'un anneau doré sur le doigt nu de sa fille, mais l'apparition s'estompa rapidement. Le visage de Dana était d'une telle sérénité. Et ses yeux étaient finalement clos, en paix. Il n'aurait plus à chercher pour elle dans ses profondeurs solitaires, et sur ses lèvres entrouvertes reposait un aimant, adorable sourire. FIN Alors, pas exactement le cadeau auquel on s'attend, hein ?