Titre : Chère Mélissa Auteur : Marion Résumé : Heu, je sais pas quoi mettre, faut pas en dire trop, sinon vous saurez tout, alors voilà, c'est une lettre. Les personnages sont fictifs et sont la propriété de Chris Carter ; cette histoire n¹a pas été écrite dans un but commercial. Cette lettre se place pendant Biogenesis. Quoique je ne pense pas que Scully ait eu le temps d'écrire une lettre pendant son séjour en AfriqueŠ Chère Mélissa, Je sais que tu ne recevras jamais cette lettre, par ma faute. J'ai eu beaucoup de mal à accepter cette réalité. Je me souviens de chaque moment que nous avons passé ensemble, chaque instant, délicieusement vécu. Le jour où, toute énervée, tu m'as parlé de ce petit blond, Paul, qui te plaisait tant et qui t'avait regardé. Nous nous étions mises à rire et tu me l'avais décris, n'omettant aucun détail, que j'en étais jalouse. Oh oui, j'étais jalouse de toi, mon adorable grande s¦ur. Et tu me manques tant. Je suis sûre que de là-haut, tu me regardes, m'entends et veilles sur moi. Je t'aime Mélissa. J'irais probablement déposer l'enveloppe sur un coin de ta pierre tombale, entre deux ¦illets et hortensias. Je la cachetterais soigneusement, je ne veux pas prendre le risque que le gardien la lise, avant de la mettre aux ordures. Tu me manques tant. En ce moment, je ne vis plus, c'est tout juste si j'ai la force de respirer. Mulder est tombé malade, à cause d'EUX, à cause d'ELLE. De quel droit prennent-ils la vie des gens, tout ce qui fait d'eux un être humain ? Je pleure tous les jours. Je ne sais pas si je pourrais encore être heureuse. Ils m'ont même enlevé le bonheur et l'espoir. J'ai tant perdu. Et je dois encore me battre, contre tous. Mulder, le seul qui m'aidait, toujours à mes côtés, n'est plus là et c'est lui qui a besoin d'aide. Comment vais-je faire ? Oh mon Dieu Mélissa, aide moi, je t'en prie. Je l'aime. Je me souviens parfaitement quand tu m'as posé ces questions sur Mulder. < Et ton partenaire ? Je croyais qu'il te plaisait ?> < C'est un crétinŠ Non, je veux direŠil ne pense qu'à son travail.> J'avais si tort. Loin d'être un crétin, loin d'être parfait d'ailleurs, il possède des qualités que je n'avais même pas osé espérer chez un homme. Passionné, il perdrait sa vie pour moi seulement en ayant la certitude que je sois sauvée. Sensible, il reste toujours galant. Mystérieux. Intéressant. Je l'aime. Et que lui ont-ils fait ? Je cherche, je dois le sauver. Il le faut. Pour notre pérennité, pour notre survie. J'ai peur, Mélissa, j'ai peur. Je ne sais comment tout cela va finir. Avons nous le droit de nous aimer ? Ou cela ne ferait que leur faciliter les choses, leur donnant un pouvoir inattendu sur nous et contre nous. Je n'ai plus la force, Mélissa. Je ne sais pas si je pourrais continuer. Je le sauverai, oh oui, je le sauverai, mais après ? Je n'ai plus la force ni la volonté de me battre. Comme lorsque j'avais le cancer. Jusqu'à il y a quelques mois, j'avais encore la force d'avancer, pour te venger, pour venger Emilie, pour me venger, pour nous venger. Mais maintenant, je me demande juste si le jeu en vaut la chandelle. Mulder disait que j'étais son unique sur 5 milliards. Nous sommes en fait deux seuls à nous battre pour 5 milliards. Le fardeau dont le destin a lesté nos épaules est trop lourd, je m'effondre sous son poids, et m'écroulerais sûrement directement dans le trou de ma tombe. Mulder ne pourra supporter un si lourds avenir sur ses épaules quoique robustes , larges et musclées. 5 milliards Mélissa ! 5 milliards. 5 milliards de vies à sauver, 5 milliards de vie en danger. J'ai vu un vaisseau extra- terrestre aujourd'hui. Non, non, tu n'as pas mal compris, ta petite s¦ur, logique et rationnelle a effectivement avoué qu'elle avait vu un vaisseau extra-terrestre aujourd'hui. ( Ne le dis pas à Mulder, il penserait avoir gagné le défi de sa vieŠ Je n'ai plus la force de rire mais seulement celle de pleurer.) Il était dans le sable, un vaisseau triangulaire. Peut-être ais-je rêvé? Peut-être vais-je me réveiller, affalée sur mon canapé devant la télévision. Peut-être que la vie n'est qu'un rêve. Enfin, pour moi, c'est plutôt un cauchemars. Ou plutôt des cauchemars. Une multitude, une infinité. Je suis désespérée. J'ai perdu le sourire il y a deux ans. Mulder, lui, affiche un éternel sourire. Peut-être que tout n'est pas perdu après tout, peut-être qu'il pourra supporter ce que je ne puis plus. Mulder si tu m'entends, je t'aime. Je t'aime, je t'aime, je t'aime. Mélissa, dis lui cela pour moi, je sais que tu peux communiquer avec les gens. Je le sens. Tu le fais bien avec moi. ELLE l'a eu, tu entends, ELLE l'a eu. C'est de ma faute, tout est de ma faute. Si je ne l'avais pas repoussé avec mes sempiternelles craintes, il serait peut-être encore là, chaud et tendre, blotti contre moi. ELLE me répugne, pourtant j'en ais pitié. La pitié est un sentiment beaucoup plus noble que la colère et le désir de vengeance. Peut-être qu'après avoir tant souffert sur Terre le paradis apparaît-il plus doux ? Je sais que tu connais la réponse Mélissa. Ne me la souffle pas, je la connaîtrais bien assez tôt. Après tout pourquoi pas mourir? Plus rien, le néant. Plus de problèmes pour torturer son esprit, son c¦ur, son âme. Qui sont ces gens qui peuvent jusqu'à dénuer tout individu de son âme ? Partie normalement fondatrice et inaltérable de tout être ? Etre ou ne pas être, telle est la question. Sempiternelle citation. Shakespeare devrait réclamer une taxe à chaque fois qu'on l'utilise, il serait milliardaire. La question véritable est sommes nous ?Ou ne sommes nous pas ? Existons nous? Ou n'existons nous pas ? Carbone, oxygène, hydrogène et voilà un humain, une âme, et voilà un être. Grande différence, toute la différence. Il faut que j'arrive à le sauver. Il m'aidera. Il nous aidera. Tu as toujours eu confiance en lui, n'est ce pas ? Comme maman, malheureusement, pas comme Bill. Dans mes rêves, enfin, quand j'arrivais encore à dormir, je suis avec lui, nous sommes sur un chemin, tous les deux calmes et sereins, nous tenant la main. Dans mes rêves, oui, dans mes rêvesŠ Grande s¦ur, tu me manques tellement. Et lui aussi, il me manque tellement. Je dois trouver pourquoi il est comme ça. Et le sauver. Je le sauverai. Mon alter-ego, mon âme s¦ur, mon Mulder. Je crois que nous ne pourrions vivre l'un sans l'autre. Ils nous ont même volé nos enfants. Je ne porterai jamais d'enfant, Mélissa. Tu es partie trop tôt pour l'apprendre, mais jamais je n'enfanterai. Tout ce qui fait d'une femme, UNE femme, sa raison de vivre, sa raison d'être, ils me l'ont enlevé. Bourreaux de l'humanité. Mais au moins, l'humanité ne le sait pas, naïve dans sa chanceuse in expectation. Je suis dans un état léthargique ne courrant que pour un seul but, une seule idée, le sauver. Tout le reste n'a pas d'importance, n'a plus d'importance. Mais peut-être que si je le sauve et qu'il est à nouveau comme avant, alors que peut-être l'espoir caché dans les confins de mon esprit pointera le bout de son nez et peut-être le courage, également, de lui dire que je l'aime. Je l'aime. Jusqu'à un point que je ne pensais jamais pouvoir même imaginer. Tu m'aurais aidée toi, avec tes 'sciences', que je me refuse à comprendre. Mais tu n'es plus là. Je t'aime Mélissa. Je dois partir, chercher des indices, n'importe quoi, une piste, aussi mince soit-elle. Je te laisse. Adieu, et souviens-toi : je t'aime, Dana. P.S.: Je ne sais pas si je te l'ai déjà dit grande s¦ur, mais je suis désolée d'avoir souillé le papier de mes larmes. Embrasse Ahab et Emilie pour moi. Et encore Adieu. Je vous avais bien dit que je ne lâcherais pas Fowley !!