La queue du diable ( suite) .... et si Mulder Ètait arrivÈ trop tard. Auteur :Nat CatÈgorie :suite d'Èpisode S R A Spoliers :La queue du diable Mots clÈs :MSR RÈsumÈ :Et si Mulder Ètait arrivÈ trop tard... Disclamer :Les personnages de Mulder , Scully et Skinner ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriÈtÈ de la Fox et C Carter. Note de l'auteur :C'est juste une fantaisie qui m' est venue en re- regardant cet Èpisode que j'aime beaucoup .J'ai toujours trouvÈ le timing de l'arrivÈe de Mulder dÈconcertante... __________________________________________________________________________ Scully s'Èveilla en douceur. Comme les brumes du sommeil se dissipaient , elle prit conscience de la prÈsence de l'homme endormi ý ses cÙtÈs. Elle sourit en souvenir de la nuit passÈe, se retourna pour regarder son compagnon assoupi. ... Mulder... Elle avait ÈtÈ surprise par ses avances. Par accord tacite, ils avaient toujours limitÈ leurs relations au cadre professionnel. Quand il s'Ètait penchÈ sur elle, qu'elle avait vu le dÈsir danser dans ses yeux, tout avait basculÈ. Elle avait paniquÈ. Le sentiment qu'elle enfouissait depuis quelque temps de son cúur avait surgi comme une vague Ènorme ,l'emportant dans son tourbillon, la noyant, lui faisant perdre pied... elle n'avait pas hÈsitÈ longtemps. Cette nuit, il s'Ètait abandonnÈ, avait murmurÈ les mots d'amour qu'elle attendait. Elle nageait dans le bonheur. Elle le regardait dormir, le cúur gonflÈ d'amour, la tÍte pleine de questions. Leur relation avait irrÈmÈdiablement changÈ. Comment vivraient-ils cette transformation ? Le tÈlÈphone sonna interrompant ses rÈflexions ainsi que le sommeil de Mulder. Il parut un instant dÈboussolÈ puis la vit et lui sourit. Dana se leva, passa rapidement un dÈshabillÈ sur son corps nu, puis dÈcrocha le combinÈ. C'Ètait samedi, aussi fut-elle surprise d'entendre la voix de son supÈrieur. -- M. Skinner ? -- Agent Scully, je suis dÈsolÈ de vous dÈranger, mais il y a une affaire qui ne souffre pas d'attendre. Je vous attends ý mon bureau le plus rapidement possible. Elle raccrocha. Avec un soupir elle se retourna vers Mulder qui la regardait en haussant les sourcils. Elle allait lui expliquer, quand la sonnerie du tÈlÈphone se fit entendre ý nouveau. (Le portable de Mulder cette fois) Il dÈcrocha. Scully le questionna ý voix basse. -- Skinner ? Mulder acquiesÁa et raccrocha. -- Il nous attend dans son bureau... une affaire urgente. Assise dans le bureau du Directeur Adjoint Skinner, l'Agent Scully attendait. Son patron ne voulait rien dire avant l'arrivÈe de Mulder. Elle le trouvait bien Ètrange. Il avait ÈludÈ ses questions sur l'affaire. Il fuyait son regard et s'Ètait rapidement tournÈ vers la fenÍtre, perdu dans ses rÈflexions. En temps normal, la jeune femme aurait ÈtÈ inquiËte de ce comportement, mais ce matin, il lui semblait flotter sur un petit nuage. Enfin ,Mulder entra. Il avait une attitude intimidÈe qui ne lui Ètait pas coutumiËre. Skinner se retourna ý son entrÈe. Il attendit qu'il ait pris place sur un siËge pour parler. Il le dÈvisageait avec qu'une telle insistance que Mulder se sentit mal ý l'aise. Dana le vit se tortiller sur sa chaise comme un enfant pris en faute. Ce prÈambule silencieux de prÈsumait en rien de ce qui allait suivre, aussi la jeune femme fut-elle totalement dÈsarÁonnÈe quand Skinner sortit son arme et la pointa sur son collËgue. -- qu'est-ce que... Elle n'eut pas le temps d'achever. Les mots prononcÈs par son chef lui coupËrent vers le souffle. -- Eddie Van Blundht ! Vous Ítes en Ètat d'arrestation ! Les pensÈes se bousculaient dans la tÍte de l'Agent Scully. Son cúur s'Ètait mis ý battre ý lui couper le souffle, elle sentait la nausÈe l'envahir. Son corps Ètait parcouru de tremblements. Une porte s'ouvrit quelque part derriËre elle. Elle entendit des bruits de pas. Elle n'eut pas besoin de se retourner, ces pas , elle les aurait reconnus entre mille. Son dos se vošta seulement un peu plus, ÈcrasÈ par le poids de la rÈalitÈ. -- Agent Mulder, veuillez passer les menottes ý cet individu et lui dire ses droits. La jeune femme tourna enfin la tÍte vers le siËge voisin. Les deux hommes Ètaient identiques. Une sensation de vertige de la submergea. Mulder passa les menottes aux poignets de son double qui reprit sur le champ son apparence vÈritable. Dana se leva, il fallait qu'elle quitte la piËce. Les jambes en coton, les oreilles bourdonnantes, elle fit pÈniblement les quelques pas qui la sÈparaient de la sortie. Mulder et Skinner la suivirent des yeux. Elle Ètait si p’le qu'ils s' attendaient ý la voir s' effondrer d'un instant ý l'autre. Scully rÈussit pourtant ý gagner la porte, ý l'ouvrir et ý la refermer sans tomber. Elle s'y adossa, essayant de calmer la tempÍte que l'apparition de Mulder avait soulevÈe. ... Mulder... La nausÈe lui souleva ý nouveau le cúur et elle se rua vers les toilettes. Dans le bureau du Directeur Adjoint, le dÈpart de la jeune femme jeta un froid. Skinner paraissait vraiment mal ý l'aise. Il n'avait pas l'habitude d'Ítre confrontÈ ý la vie privÈe de ses agents. Mulder, lui, avait du mal ý se contenir. Les jointures de ses doigts blanchirent sur le dossier de la chaise o˜ se trouvait Van Blundht, tÍte basse. Ses yeux verts lanÁaient des Èclairs. D'une voix sourde, menaÁante, il finit par demander : -- Que lui avez-vous fait ! Quand Mulder avait rÈussi ý se faire libÈrer du cachot o˜ Blundht l'avait enfermÈ, il s'Ètait ruÈ chez lui, persuadÈ de l'y trouver. Son absence l'avait dÈconcertÈ . Connaissant le penchant de l'homme pour les jolies femmes, il avait aussitÙt pensÈ que celui-ci avait dš faire une conquÍte. Il avait ensuite pensÈ appeler Scully pour la mettre au courant de sa mÈsaventure, et lui dire qu'elle avait fait le voyage de retour avec Van Blundht. Au moment o˜ il avait Èmis cette pensÈe, un frisson lui avait parcouru l'Èchine. Il s'Ètait ruÈ dans la rue o˜ il avait pris un taxi pour se rendre chez sa collËgue. En voyant sa voiture garÈe devant l'appartement de Scully, il avait eu la confirmation que ses soupÁons Ètaient fondÈs. Il avait alors failli se ruer chez la jeune femme, mais l'idÈe de la dÈcouvrir dans les bras de l'autre l'avait refroidi .On Ètait au milieu de la nuit ,et si quelque chose s'Ètait passÈ entre eux ,il arrivait trop tard pour l'empÍcher .Impuissant et furieux ,il s'Ètait rendu chez Skinner... Sa colËre n'avait cessÈ de croÓtre, et maintenant qu'il avait Van Blundht sous la main ,il devait faire un effort surhumain pour ne pas lui envoyer son poing dans la figure. -- Que lui avez-vous fait ? Eddie Van Blundht tourna vers lui son regard p’le et dit avec un demi sourire : -- Je lui ai donnÈ ce qu'elle voulait... Le point de Mulder partit avant que Skinner n'ait eu le temps d'intervenir. Van Blundht, le nez en sang, gicla de son fauteuil et s'Ètala sur la moquette. Skinner retint son agent, prÍt ý frapper encore. -- Agent Mulder ! Si vous n'Ítes pas capable de vous contenir, je vais devoir confier l'interrogatoire du prÈvenu ý quelqu'un d'autre ! Mulder haletait. Skinner avait l'impression de retenir une bÍte fauve. -- Vous devriez aller voir si l'agent Scully a besoin d'aide. Reprenez-vous Mulder ! Skinner sentit les muscles de Fox se rel’cher sous ses doigts. Sans un mot, il quitta la piËce. Les couloirs du FBI Ètaient dÈserts. Dana Scully atteint les toilettes pour dames sans rencontrer personne. Elle eut ý peine le temps refermer la porte d'un des box, qu'elle vomit. Elle se laissa ensuite tomber assise sur le sol et pleura. De violents sanglots la secouËrent . Elle avait mal. Elle n'arrivait pas ý savoir ce qui la faisait le plus souffrir : l'idÈe qu'elle ait passÈ la nuit avec Van Blundht, o˜ son bonheur perdu. Elle sanglotait encore lorsqu'elle entendit la voix de Mulder. -- Scully ? Scully tu es lý ? Il y avait de l'inquiÈtude dans sa voix. Dana essuya ses larmes, se racla la gorge et rÈpondit d'un ton qui se voulait rassurant : -- Je suis lý, Mulder. «a va. Elle se releva pÈniblement. Elles ne se sentait pas de taille ý affronter le regard de son collËgue... pas encore. Fox s'approcha du box d'o˜ Ètait sortie la voix ,et y appuya son front. Il n' arrivait pas ý trouver les mots qui pourraient la rÈconforter. -- Je t'attends, dit-il seulement d'une voix enrouÈe. Il y eut quelque minutes de silence. Enfin la porte s'ouvrit. Dana gardait les yeux baissÈs, Èvitant son regard inquisiteur. -- Tu es sšre que Áa va ? Elle acquiesÁa. Il lui prit la main mais elle se dÈgagea. -- Áa va Mulder ! Dit-elle d'un ton sec. Elle releva la tÍte. Ses yeux rougis, ses paupiËres gonflÈes, son teint p’le, tout en elle criait qu'elle n'allait pas aussi bien qu'elle le disait. Et son regard... si Van Blundht avait ÈtÈ lý, Mulder l'aurait tuÈ. Il Ètait bouleversÈ. Il eu envie de la prendre dans ses bras, de lui dire qu'elle oublierait, qu'il lui ferait oublier, qu'il Ètait lý, qu'elle pouvait compter sur lui, que tout redeviendrait comme avant, que rien n'avait changÈ... Mais les mots moururent sur ses lËvres quand il croisa son regard... de la dÈtresse, de la souffrance... de la haine. Jamais les yeux clairs aux couleurs d'ocÈan n'avaient ÈtÈ si dÈsespÈrÈs. -- tu devrais rentrer chez toi, dit-il seulement, quand il eut retrouvÈ la parole. La jeune femme acquiesÁa, sortit dans le couloir et partit sans se retourner. Mulder resta lý, les bras ballants, les yeux fixant les portes de l'ascenseur o˜ disparut Dana. Il Ètait en train de la perdre... elle lui en voulait... de la haine ? Il n'arrivait pas ý comprendre ... pourquoi ? Eddie Van Blundht dÈtenaient la rÈponse. Il fallait qu'il sache. Fox retourna dans le bureau de son chef. Skinner l'interrogea du regard. -- Elle est rentrÈe chez elle. RÈpondit-il ý sa question muette. Puis se rapprochant de Van Blundht, toujours assis et le regardant inquiet, dit : -- Je veux tout savoir ! Tout ce que vous avez dit, tout ce que vous avez fait quand vous Ètiez moi. Le ton ne permettait aucune Èchappatoire. Skinner sortit son magnÈtophone. Van Blundht soupira et commenÁa son rÈcit. Dana avait passÈ l'aprËs-midi dans son appartement. Elle avait tapÈ son rapport, Skinner le lui demanderait. Elle Ètait victime d'un viol. «a n'Ètait pas aussi clair que Áa dans son esprit. Elle ne rÈalisait pas complËtement. Dans les images qu'elle gardait de la nuit passÈe, van Blundht ne tenait aucune place. Mais elle souffrait. Au bonheur qu'elle avait vÈcu, avait succÈdÈ la douleur de tout perdre. Ses bras s'Ètaient refermÈs sur du vide, et sa solitude lui Ètait intolÈrable. Elle savait que son amitiÈ avec Mulder Ètait remise en cause. Il lui serait impossible de feindre, de faire comme si rien ne s'Ètait passÈ. Son amitiÈ, son travail, tout ce qui faisait sa vie lui Èchappait. Elle reprit son ordinateur, et les yeux embuÈs, tapa sa lettre de dÈmission. Lundi 7 h 30 FBI bureau de Mulder Fox Mulder avait une mine de papier m’chÈ. Il avait trËs peu dormi ces deux derniËres nuits. Il avait failli appeler Scully des dizaines de fois. Il s'Ètait mÍme rendu chez elle. Il n'avait pas pu entrer. Le rÈcit de Van Blundht l' avait poignardÈ. Il se sentait dÈpossÈdÈ. Cet homme l'avait spoliÈ. Il espÈrait malgrÈ tout, que Dana, une fois calmÈe, oublierait. Il attendait avec impatience. 8 h Elle Ètait en retard. Skinner l'appela vers 9 h. -- L'Agent Scully sort de mon bureau. Elle m'a remis son rapport, qui confirme les propos de Van Blundht. -- Bien. -- Mulder... -- Oui ? -- Elle m'a remis sa dÈmission. Il ne s'attendait pas ý Áa. Il raccrocha. Elle ne pouvait pas faire Áa ! Elle ne pouvait pas laisser tomber, jeter ý la poubelle quatre annÈes de collaboration, d'amitiÈ, d'amour peut-Ítre, sans un mot. Il sentait la colËre bouillonner en lui, augmenter au fil des kilomËtres qui le sÈparaient de son amie. Il frappa ý la porte. Elle ouvrit. Elle n'avait pas l'air surpris. -- Je t'attendais, dit-elle en le faisant entrer. Son visage Ètait p’le, elle avait les traits tirÈs. -- Comment as-tu pu faire Áa ! Dit-il d'une voie sourde de colËre. Elle se retourna et le regarda, le fixant droit dans les yeux. Ses yeux... si tristes... La colËre de Mulder retomba comme un soufflÈ. -- Rien ne sera plus comme avant... cet homme a tout cassÈ, et tu le sais aussi bien que moi. Dit alors Dana. -- Je refuse d'accepter Áa ! Elle lui adressa un demi sourire qui semblait dire " tu ne changeras donc jamais ". Scully lui prit la main. -- Je t'assure que c'est la meilleure solution. Je ne peux pas continuer ý tes cÙtÈs comme si de rien n'Ètait... je refuse cette parodie d'amitiÈ qui est dÈsormais notre lot. Je ne supporterais pas Áa, et toi non plus. Ce serait se faire du mal inutilement. Les paroles de la jeune femme Ètaient censÈes, il le savait... -- Il faut que tu partes. Je t'en pris Mulder, supplia-t-elle, en rel’chant sa main. Il fit un pas vers la porte, rÈsignÈ. Puis se retourna vivement : -- Non ! Elle le regarda interdite, les sourcils froncÈs. -- Je sais ce que cet homme t'a fait ! Je me pourrais pas l' effacer. J'aurais voulu arriver plus tÙt, le stopper avant qu'il n'aille trop loin... Áa ne s'est pas passÈ comme Áa ! Il se rapprocha d'elle, et prit son visage ý deux mains, pour l'obliger ý le regarder. Scully plongea dans les yeux de Mulder. Elle y lut du remords, de la souffrance et par-dessus tout de la peur. Elle chercha les mots qui lui feraient comprendre ce qu'elle ressentait. -- Je crois que j'aurais prÈfÈrÈ que tu ne reviennes jamais ! Dit-elle alors dans un souffle. Elle aurait tout aussi bien pu le gifler. Sous le choc de ses mots, Fox recula, blÍme. Sa bouche se tordit dans un rictus de souffrance, ses bras tombËrent le long de son corps, il baissa le front, vaincu. Dana, le cúur lourd, s'Èloigna vers la fenÍtre du salon. Tout Ètait dit. Elle avait lancÈ les mots, comme on lance une bouteille ý la mer, dans un geste dÈsespÈrÈ. Il fallait qu'il comprenne... Il comprit. Au-delý de la souffrance, il comprit. Il regarda la frÍle silhouette qui lui tournait le dos, vit qu'elle Ètait secouÈe de sanglots. Il se rapprocha d'elle, aussi prËs qu'il pu sans la toucher. Les mots trouvËrent pÈniblement le passage ý travers sa gorge nouÈe. -- Cet homme m'a volÈ quelque chose d'infiniment prÈcieux. Cette soirÈe avec toi, ces instants magiques o˜ l'on dit oui et o˜ tout bascule... c'Ètaient les miens. Ces mots, c'Ètaient les miens... ces baisers , ces caresses, c'Ètaient les miens. Sa voix n'Ètait plus qu'un murmure... Elle se retourna vers lui, son visage ravagÈ par les larmes. -- Cet amour est ý moi, Dana... rend le moi... Il ferma les yeux, il avait mis son ’me ý nu, posÈ son cúur dans le creux de ses mains. Il attendait son verdict. Il sentit alors des doigts courir le long de sa joue, glisser sur son cou pour se nicher derriËre sa nuque. Des doigts fermes qui l'incitaient ý se pencher. Il ouvrit les yeux et rencontra ceux de la jeune femme : un trÈsor d'Èmotions .Toutes barriËres abolies ,il n'y avait plus aucune rÈserve sur son visage offert . Les lËvres entrouvertes l'invitaient ý pÈnÈtrer au cúur de son ’me. Il s' engouffra .