Titre : Rien ne disparaît sans laisser de traces... Auteur : Marion Résumé : Une enquête sur des morts étranges plongent nos deux agents au c¦ur de la vérité, mais aussi dans leur propre c¦ur... Les personnages de Dana Scully, Fox Mulder, l'homme à la cigarette, Frohike, Langly et Byers sont fictifs et sont la propriété de Chris Carter ; les personnages de M.Shore, Mme. Belley, M. Madison, Mark Spencer sont ma propriété ainsi que cette histoire. Elle n'a pas été écrite dans un but commercial. ________________________________________________________________________________ Lundi 8h30 am J. Hedgar Hoover Building FBI, Bureau de l'agent Fox Mulder. Les pieds posés sur son bureau, ses mains tenant une revue de renommée douteuse, les pupilles dilatées, Fox Mulder commençait sa journée de travail en ce matin de mai. Lorsque Dana Scully entra, après avoir frappé à la porte, il sursauta, se rassit convenablement, glissa le magazine dans un tiroir, et prenant un rapport sur son bureau, feignit d'être très absorbé par sa lecture. - Bonjour, Mulder - Ah, bonjour Scully Leurs regards se croisèrent pendant une fraction de seconde. Dana savait depuis longtemps pourquoi Mulder arrivait systématiquement en avance au travail et ne lui en tenait pas rigueur ; scientifiquement parlant, les hommes étaient beaucoup plus impulsifs que les femmes, ils suivaient leur instinct, leurs pulsions, notamment celle de procréation et pouvaient difficilement se contrôler. Leur état bestial, primitif, toutes leurs imperfections étaient ce qui attirait le sexe opposé : les femmes avaient besoin de se sentir supérieures pour aimer(inconsciemment bien sûr). Elle tenait cela de ses cours de psychologie , et son esprit plutôt féministe penchait vers ce raisonnement. Mais elle avait surtout réussi à se trouver une raison quand à son amour pour Fox ; il lui fallait des réponses sur tout, des réponses précises, vérifiées, son esprit cartésien ne voulait rien laisser sans réponse car tout avait une base logique et scientifique. Ce qu'elle se demandait surtout c'était pourquoi un bel homme comme Mulder ne se trouvait pas une jolie femme qui pourrait pleinement le satisfaire. Mais, même si elle se le cachait, elle savait, au plus profond de son c¦ur que leur relation complexe à mi chemin entre l'amitié et l'amour empêchait toute autre relation, donc, ou Mulder se décidait à faire le premier pas, ou lui et elle resterait célibataire ce que vraiment ni lui, ni elle ne souhaitait. Fox, faisant semblant de lire ce rapport, détaillait sa partenaire. Il aimait cette crinière rousse, son teint laiteux, ses yeux bleus où sa raison, sa force et son scepticisme combattaient son instinct de femme, sa naïveté et sa vulnérabilité, tout cela s'emmêlant et se déliant dans un océan de sentiments contradictoires. Voilà ce que représentait pour lui sa partenaire : la contradiction. Ils étaient des antonymes, toujours elle le contrait, par le caractère :l'instinct et la réflexion, la science et ce qui la dépasse, la thèse et l'antithèse ; par le physique : petite et menue, grand et robuste, le sexe : l'homme, la femme, et c'est cette contradiction perpétuelle qui permettait ce lien affectif puissant et incassable. Il savait qu'elle avait besoin du sentiment de sécurité, de protection qu'il lui apportait, après tout ce qu'elle avait vécu et subi, c'était tout à fait compréhensible mais son tailleur strict et toujours impeccable, ses airs glacials, son regard impénétrable et son c¦ur insondable, toutes ces choses qui lui servaient d'armure contre le monde extérieur mais aussi de prison pour qu'aucun de ses sentiments ne puissent s'échapper et ne montrent en fait la détresse dans laquelle elle se débattait intérieurement le gênait. Il ne savait comment l'aborder, de peur qu'elle se sente blessée et qu'elle se referme comme une huître avec des airs de " j'ai besoin d'aide, n'approchez pas, je peux me débrouiller toute seule " ; il voulait lui donner un sens à sa vie, chose qu'elle cherchait et ne trouverait pas sans lui. - Scully, tu as vu ce rapport ? - Non, de quoi s'agit-il ? - Plusieurs morts dues à un taux d'acidité beaucoup plus élevé que la normale dans l'estomac mais j'aimerais que tu m'expliques exactement en quoi cela consiste. Scully déposa sa serviette sur le bureau, en sortit son étui à lunettes et posa celles-ci sur son nez. Fox vit le début de la courbe sensuelle que faisaient ses seins lorsqu'elle se pencha et cela suffit à le bouleverser ; mais le regard d'un bleu d'acier qui le transperça quand elle eut fini de lire le calma immédiatement. - Toutes ces personnes sont mortes à la suite de la croissance du taux d'acidité gastrique. L'appareil digestif est un ensemble d'organes permettant de transformer la nourriture en molécules simples, solubles, facilement absorbées par les tissus. Ce processus met en jeu des réactions catalytiques entre les aliments ingérés et des enzymes sécrétées à l'intérieur du tractus intestinal. La digestion des substances lipidiques implique la conjugaison de sels biliaires, de phospholipides, d'acides gras et de monoglycérides qui leur permettent de franchir la barrière intestinale. D'autres nutriments comme le fer et la vitamine B12 sont absorbés par l'intermédiaire de protéines spécifiques. La digestion comporte des processus mécaniques et chimiques. Les processus mécaniques sont la mastication au niveau de la bouche qui réduit les aliments à l'état de particules, le brassage au niveau de l'estomac, et le péristaltisme intestinal qui fait progresser la nourriture au travers du tractus digestif et assure son mélange avec diverses sécrétions. Trois réactions chimiques de base se déroulent dans le tractus digestif : la conversion des glucides en sucres simples comme le glucose, la fragmentation des protéines en acides aminés, et la conversion des graisses en acides gras et glycérol. Ces processus sont menés à bien par des enzymes spécifiques. Le suc gastrique, sécrété par l'estomac, contient de l'acide chlorhydrique et des enzymes comme la pepsine, la présure et la lipase. - De l'acide chlorhydrique ? - Oui, il permet la digestion de certaines molécules complexes. - Mais il n'entraîne pas la destruction de l'estomac ? - Non, la surface de l'estomac est protégée de l'action de la pepsine et de l'acide par une couche de mucus. - Et que s'est-il passé dans ce cas précis ? - La couche de mucus s'est désintégrée, à la suite d'un taux d'acide chlorhydrique beaucoup plus important qu'en nécessitait une digestion, apparemment, l'estomac a sécrété plus d'acide chlorhydrique qu'il n'en fallait et cela a provoqué la mort de l'individu par la destruction de l'estomac et de tous les tissus voisins. - Un peu comme la mort-aux-rats ? - Effectivement, ces personnes ont du affreusement souffrir avant de mourir et je ne vois absolument rien qui aurait pu provoquer un tel dérèglement quand à la sécrétion du suc gastrique. - Je crois savoir que c'est un phénomène de réflexe qui provoque la sécrétion de ce suc ? - Oui, pour la salive, c'est la vue de la nourriture, l'odeur qui entraîne sa sécrétion dans la cavité buccale et pour les sucs gastriques, c'est la même chose : la présence de nourriture dans l'estomac provoque leur libération. - Il se peut que ces personnes aient mangé quelque chose qui a induit leur estomac en erreur, il pensait avoir à faire à une quantité de molécules complexes beaucoup plus importantes et a donc produit une quantité d'acide chlorhydrique également plus importante que nécessaire. - Mulder, ta théorie ne tient pas debout, le corps humain ne contribuerait pas à sa propre destruction, l'estomac ne produirait pas une concentration d'acide capable de détériorer son mucus protecteur ! ! Mulder ne réagit pas, sentant son c¦ur se serrer. Il ne pouvait admettre que c'était bien Dana Scully qui avait prononcé ces mots. La tumeur cancéreuse qui avait bien failli la tuer était une prolifération de cellules de manière anarchique et qui détruisait et envahissait tout son être, lui-même composé d'une multitude de cellules : son corps s'autodétruisait alors. Il baissa la tête, réfléchissant à cette phrase " le corps humain ne contribuerait pas à sa propre destruction ", mais si justement, il suffisait d'un petit dérèglement et... Il avait bien failli perdre l'être qu'il chérissait le plus au monde, voire disparaître cette jeune femme si forte et en même temps si vulnérable et il se dit que tant qu'elle serait avec lui, il la protègerait jusqu'à la mort, elle le méritait car elle avait toujours été là pour lui, elle lui avait fait confiance. Lorsqu'il releva la tête et croisa son regard, elle put lire dans ses yeux ce à quoi il pensait. Elle tenait tant à lui, il l'avait sauvée dans de nombreuses situations, et ça, elle ne l'oublierait jamais, il ne l'avait jamais abandonnée et il suffisait un geste de sa part, et elle serait à lui , mais elle avait tant de mal à lui faire comprendre ses sentiments, elle en avait honte, elle qui s'était toujours crue forte, se sentait diminuée par cet amour, de toute manière, quand il s'agissait d'elle, elle régissait toujours négativement, une sorte d'autodéfense peut-être par ce qu'elle avait grandi surtout avec ses deux grands frères, même si elle adorait sa soeur et que son père l'intimidait même encore, maintenant qu'il avait disparu... - Mulder, le corps ne s'autodétruit que dans des conditions exceptionnelles, et là je n'en vois aucune. - De toute manière, nous allons sur place, je nous ai réservé une chambre dans un motel. - Pourquoi, il y a un lien géographique ? - Oui, on les a tous retrouvés dans l'état de Californie près de Sacramento. - On cultive beaucoup d'agrumes dans cette région, non ? - Mmm... je te dépose chez toi, tu prépares ta valise et je repasse te prendre dans une heure. - Au fait, le rapport que tu m'as montré n'est pas un rapport d'autopsie, juste le rapport d'un examen superficiel, on n'a pas fait l'autopsie des corps ? - Ils l'auraient faite, mais les corps ont disparu sans laisser de traces. - Rien ne disparaît sans laisser de traces. Scully se leva, prit sa serviette, y replaça sont étui à lunettes, enfila son manteau et regarda Mulder. - Tu viens ? - Oui, ma chère, répondit Mulder, un sourire au coin des lèvres. Il aimait la vivacité dont Scully était empreinte. Même si elle était parfois un peu lasse des enquêtes farfelues dans lesquelles il l'entraînait, elle adorait son travail ; la lueur qui brillait dans son regard à chaque début d'affaire en était le témoin. Mulder attrapa sa veste et sortit après sa coéquipière. Lundi 9h15 am Appartement de Dana Scully Scully entra dans son appartement, suspendit son manteau à la patère située derrière la porte, et se dirigea vers la cuisine. Elle se servit un verre de jus de pomme, puis tira la petite valise coincée sous l'armoire de sa chambre. Elle réfléchissait à ce qu'elle allait emporté. Elle fourra d'abord suffisamment de sous-vêtements et de chaussettes pour une semaine, au cas où l'enquête serait plus longue que prévue. Elle prit 4 de ses ensembles, 2 tailleurs-pantalons, 1 bleu marine, et 1 marron foncé et 2 tailleurs-jupes, 1 bleu marine et 1 rouge grenat. Etait-ce utile d'emporter une robe habillée ? On ne sait jamais, avec Mulder... Elle sortit du fin fond de son armoire une robe qui sentait légèrement l'anti- mite, elle était noire avec un décolleté discret et un dos nu de dentelle ; elle ne l'avait pas portée depuis que l'on avait enterré une vague parente de sa mère. Il ne fallait pas qu'elle oublie un vêtement de nuit, elle choisit sa chemise bordeaux en satin qui lui arrivait à mi-cuisse et dont le décolleté quoique provoquant ne choquait pas. Elle aurait bien pris son pyjama bleu nuit mais elle n'avait pas eu le temps de porter son linge au pressing. Elle remplit rapidement sa trousse de toilette, la mit dans sa valise et après avoir repassé ses vêtements, les avoir soigneusement pliés et les avoir glissés ainsi qu'une pochette odeur lavande dans sa valise, elle fut prête à partir. Elle prenait un élégant imperméable, son manteau étant trop chaud pour la Californie lorsque la sonnette de la porte d'entrée retentit. Elle l'enfila rapidement, saisit sa mallette et de sa main libre ouvrit la porte. - Me revoilà, tu es prête ? - Je crois que oui. Mulder prit sa valise tandis que Scully refermait la porte de son appartement. - Qu'est ce que tu as mis là-dedans ? Cela pèse une tonne ! - Rien, que le strict nécessaire. Scully pensa à la robe de soirée et se détourna pour que Mulder ne la voit pas sourire. - Alors, quelle est ta théorie en ce qui concerne notre enquête ? - Je ne sais vraiment pas, je n'ai pas assez d'éléments pour pouvoir te répondre. - J'ai bien peur qu'à moins qu'un autre accident survienne ou que les corps réapparaissent mystérieusement, les indices sont minces. Ils arrivaient à leur voiture de location lorsque Mulder se souvint de sa réservation au motel, la femme qu'il avait eu au téléphone lui avait demandé s'il souhaitait des chambres communicantes et il n'avait pu s'empêcher de répondre par l'affirmatif. Autant prévenir Scully maintenant pour qu'elle puisse se faire à cette idée... Il ouvrit la portière du côté conducteur après avoir mis la valise de Scully dans le coffre et dit : - Au fait, Scully, les deux seules chambres qui restaient au motel étaient communicantes, cela ne te dérange pas ? Et sans attendre la réponse, il s'engouffra dans la voiture. Scully fronça les sourcils, prête à envoyer une remarque cinglante à son coéquipier puis se rattrapa, entra dans la voiture et rétorqua : - Non, pourquoi ? - Je préférais te prévenir, c'est tout. Il mit la voiture en marche, sortit du parking sous-terrain et prit la direction de l'aéroport. A 12h30 am ils embarquèrent. Assis à côté de Scully, côté allée, Mulder mit son casque sur les oreilles, appuya sur le bouton situé sous son accoudoir et réfléchit ; peut-être que pendant ce court séjour en Californie trouverait-il le courage nécessaire pour lui parler. Avec cette idée rassurante, il se concentra sur les images défilant sur l'écran. Scully glissa d'abord un regard vers le porte-bagages au- dessus du siège de Mulder et lorsqu'elle vit le sac bourré de vêtements en boule, elle se demanda si cela avait été la peine qu'elle prenne autant de soin à faire sa valise. Elle soupira, se détendit, posa sa tête sur le siège, regarda distraitement par le hublot puis ferma les yeux, le voyage promettait d'être long, et elle s'assoupit en pensant à Fox qui lui faisait une déclaration... Lundi 2h30 pm Avion n° 126 Delta Airlines en direction de la Californie Mulder dévisagea sa partenaire, profondément endormie. On venait de leur apporter une petite collation et malgré l'aspect plutôt répugnant du plateau-repas, il avait faim. Tous deux n'avaient rien avalé depuis la tasse de café coutumière. Il ne savait comment la réveiller. Il glissa sa main sur sa joue. Elle avait une peau douce, veloutée, délicate. Le casque glissa de sa main gauche ; en le ramassant, il croisa le regard d'une femme âgée ; ses yeux trahissait sa pensée, elle avait sûrement vu le geste de Mulder. Il avait tellement envie de prendre Scully dans ses bras, de la câliner, de la caresser. Il lui chuchota à l'oreille : - Scully, réveilles-toi Scully avait bien senti quelque chose lui effleurer la joue, mais elle pensait que c'était une de ses mèches de cheveux. Elle sentit le souffle chaud de Mulder sur sa nuque et se réveilla tout à fait. - Mulder ? - Madame est servie. Scully regarda le plateau mais malgré la faim qui tiraillait son estomac, elle y toucha à peine. Mulder, lui, avala tout son contenu. Elle vit le générique de fin sur l'écran - Tu as aimé le film ? - Tu parles le maître du Kung-Fu dans la Chine antique, merci... - Tant que ce n'est pas un feuilleton à l'eau de rose, répliqua Scully en lui lançant un clin d'¦il . - Et toi, tu as bien dormi ? - Oui, pourtant, je ne me sentais pas fatiguée, je voulais juste me reposer un peu, et j'ai dormi comme une souche ! ! - J' avais remarqué - Pourquoi j'ai ronflé ?demanda Scully, inquiète. - Mais non, je plaisante. Et satisfait d'avoir taquiné Scully, il replaça le casque sur sa tête et écouta de la musique. Scully, elle, n'avait plus envie de dormir, mais elle ne savait comment passer le temps. Elle choisit la lecture et sortit un livre de son sac à main. Mulder tout en écoutant " The verve ", regarda sa partenaire lire" Fondements de la théorie de la relativité restreinte et généralisée " d' Albert Einstein ; il leva les yeux au ciel puis les ferma. Lundi 6h30 pm Avion n° 126 Delta Airlines en direction de la Californie " Nous arrivons à destination, tous les passagers sont priés de rejoindre leur siège, d'éteindre leur cigarette et d'attacher leur ceinture pour l'atterrissage. " Scully regarda par le hublot, l'avion avait encore la tête dans les nuages. Elle rangea son bouquin, coinça son sac à main entre ses pieds puis attendit, se préparant à la dépressurisation. Mulder enleva son casque, le rangea sous son siège, puis sortit un paquet de chewing-gum de sa poche. - Tu en veux un Scully ? - Non merci. - Tu as peur de l' aérophagie ? - Très drôle. Mulder mastiqua son chewing-gum tandis que l'avion commençait à tanguer. Il y eut plusieurs secousses, puis plus rien, l'engin s'était posé sur la piste. ___________________________________________________________ Lundi 7h15 pm Motel à 15 km de Sacramento Mulder sortit de la voiture qu'il avait garé sur le parking, prit son sac, ouvrit le coffre et en sortit la valise de Scully. Une petite pluie fine les enveloppait. - Mets-toi à l'abris Scully, je te rejoins cria Mulder. Scully se réfugia dans le hall de la réception et se dirigea vers une petite femme qui tirait vers la cinquantaine, plutôt replète et dont le regard inquisiteur la scrutait. - Bonjour madame, nous avons réservé deux chambres au nom de Mulder. - Oui, madame, vous avez les chambres 36 et 37. - Bien, je vous paie maintenant ou vous préférez quand nous partirons ? - Quand vous partirez. Voici vos clefs. J'espère que vous passerez une bonne nuit. La femme donna à Scully deux trousseaux et lui fit un petit clin d'¦il avant de quitter le bureau de la réception. Scully, surprise, la regarda s'éloigner quand une main lui toucha l'épaule. Elle sursauta. - Et alors, tu ne reconnais pas ton martien préféré ? - Tu m'as surpris, c'est tout. - Alors, tu as les clefs de nos chambre ? - Oui, et quand la femme me les a données, elle a fait un clin d'¦il ! Mulder, lui, en comprit la signification; il rougit et dit sans conviction : - Elle a peut-être un tic facial. - Peut-être. Après avoir monté les escaliers, ils se retrouvèrent à la porte de leurs chambres. La sueur perlait au front de Mulder, qui avait du porter son sac et la valise de Scully dans la chaleur moite du motel. - Mulder, tu veux laquelle la 36 ou la 37 ? - N'importe Scully prit sa valise des mains de Mulder et lui donna en échange un jeu de clefs. Elle ouvrit la première porte et avant de la refermer derrière elle, dit : - Bonne nuit Mulder, fait de beaux rêves. - Bonne nuit Dana. Seul un claquement de porte répondit à Mulder. Il se demandait même si elle avait remarqué qu'il l'avait appelée Dana et non Scully comme d'habitude. Il soupira, ouvrit sa porte et entra dans sa chambre. Lundi 8h pm Chambre 36 d'un motel à 15km de Sacramento Scully était entrée dans sa chambre sans entendre la fin de la phrase prononcée par Mulder. Elle redoutait les têtes à têtes avec lui. Elle laissa sa valise sur la table où était posée la télévision. En face, un lit à deux places flanqué de deux tables de nuit avait un dessus de lit noir avec des soucoupes volantes vertes. " C'est Mulder qui doit être content... " se dit-elle. Elle se déshabilla, prit sa trousse de toilette, fit couler de l'eau chaude. Elle remonta ses cheveux en queue de cheval. Lorsqu'elle se glissa sous le get, tout son corps, contracté par le voyage, se détendit ; elle se laissa aller à cette brève sensation de bien-être. Puis elle se massa le corps avec un gant de toilette sur lequel elle avait versé son gel douche à la vanille. Elle sortit de la baignoire, se sécha rapidement, puis enveloppa sa serviette autour de sa taille, laissant sa poitrine nue. Elle se surprit à fredonner une vieille comptine française qu'elle avait apprise dans son enfance, en sortant de la salle d'eau : " Au clair de la luuu-nnne, mon a-mi pie-rrrot... " Lundi 8h pm Chambre 37 d'un motel à 15km de Sacramento Mulder ouvrit la porte de sa chambre en grommelant ; décidément, elle ne lui rendait pas les choses faciles ! Il déposa son sac au pied de son lit, et ouvrit le meuble situé sous la télévision. Il y trouva ce qu'il cherchait : une bouteille de whisky. Il se servit un verre, enleva ses chaussures qu'il lança à travers la pièce, se débarrassa de sa veste et de son manteau sur la seule chaise, s'allongea sur le lit et alluma la télévision. Il n'y avait rien à part un documentaire sur les lions en Afrique. Que pouvait bien faire Scully en ce moment ? Sûrement défaisait-elle soigneusement sa valise, se prenait une douche revigorante, poursuivait sa passionnante lecture... Pendant que lui s'ennuyait à mourir cherchant le moyen de la sortir de son mutisme habituel. Soudain, il entendit une belle voix de contralto chanter cette fameuse chansonnette française, " Au clair de la luuu-nnne, mon a-mi pie-rrrot... " D'un bond, il ouvrit la porte de communication et se retrouva dans la chambre de Scully : " prêteee moi ta pluuuu-mmme pour t'é-crire un ... " Il fut coupé net dans son élan quand il vit sa partenaire. Ses cheveux étaient retenus en queue de cheval, quelques mèches rebelles voletaient autour de son gracieux visage. Mais ce qui retint surtout l'attention de Mulder était les deux seins en forme de poire surmontés de deux tétons rigides tirant sur le rose. Bouche bée, Mulder ne disait rien. Dès qu'elle vit son partenaire entrer, et qu'elle réalisa dans quelle tenue elle se trouvait, Scully se retourna. Mulder ne voyait plus que la courbe de son dos et de ses hanches. - Je préfèrerais que tu frappes avant d'entrer Mulder, dit Scully d'une voix rauque. - Excuse-moi, je ne savais pas, bredouilla-t-il et il battit en retraite, s'enfermant dans sa chambre. Scully aurait bien voulu lui dire que cela na la dérangeait pas qu'il l'ai vue dans cette tenue et qu' elle aurait aimé rester avec lui tout le temps, se pelotonner dans ses bras musclés et vigoureux, sentir son souffle chaud dans son cou, mais tous les mots s'étranglaient dans sa gorge. Mulder, lui, avait regagné sa chambre dans un état proche de la crise cardiaque ; il ne pensait pas que c'était dans ces conditions qu'il trouverait Dana à moitié nue . Mais qu'elle était belle, il la désirait, mais avait peur de brusquer les choses, il craignait qu'elle ne le renvoie ; de toute manière, ce n'est pas maintenant qu'il lui avouerait sa flamme... Mardi 8h am Chambre 37 d'un motel à 15km de Sacramento Mulder était réveillé depuis 1 heure environ. Il avait mal dormi. Ses rêves étaient peuplés de femmes nues mourant de douleurs atroces après avoir mangé de la mort-aux-rats. Il avait demandé au service d'étage qu'on lui apporte des beignets et du café. Le plateau refroidissait sur sa table de nuit. Il n'avait entendu aucun bruit dans la chambre 36 et ne voulait pas réveiller Scully. Il se décida. Il prit le plateau et frappa à la porte qui joignait les deux chambres. Dana entendit frappé. Elle se réveilla ; elle avait dormi d'un sommeil profond, sans rêves. Elle se redressa, arrangea les couvertures, puis d'une voix timide dit : - Tu peux entrer. Mulder ouvrit la porte. Scully constata qu'il était déjà prêt pour travailler, rasé et sentant l'eau de toilette alors qu'elle venait de se réveiller. - Bien dormi ? - Parfaitement, et toi ? Mulder inclina la tête en signe d'assentiment puis déposa le plateau en face d'elle. Il rapprocha la chaise du lit et s'assit sur celle-ci. - J'ai pensé qu'avec ce que tu avais mangé hier, tu devais avoir faim ! - En effet, mais tu permets que j'aille me préparer avant de commencer ? - Ca va refroidir, protesta Mulder. - Je n'en ai pas pour longtemps. Elle se leva, sentant les yeux de Mulder la suivre alors qu'elle emportait son tailleur-jupe bleu nuit dans la salle de bain. Mulder ne sut plus que penser, la chemise de nuit qu'elle portait n'était pas un vêtement de maison, mais plutôt un linge sexy. Il découvrait une Scully qu'il ne connaissait pas encore. 10 min. plus tard, lorsque Scully sortit de la salle de bain, il retrouva la coéquipière qu'il avait toujours connu.... Mardi 9h am Voiture de location - Mulder, quel est le programme de la journée ? - Visite des proches des victimes. Mulder conduisait, comme d'habitude, tandis que Scully se démenait avec la carte routière. - En premier, nous irons voir Kristen Belley, mère de Debbie Belley morte il y a environ 10 jours à l'âge de 17 ans. Son corps a disparu de la morgue 2 jours plus tard. Ensuite nous irons voir M. Shore, veuf, qui a élevé seul son fils unique, mort il y a 1 semaine à l'âge de 12 ans. Son corps a disparu de la même façon. - Il n'y a pas eu que 2 victimes ? ! - Non, mais les autres remontent à plusieurs mois et les conclusions d'enquêtes n'ont pu être retrouvées. Mulder et Scully restèrent silencieux jusqu'à l'arrivée, mis à part, quelques indications faîtes par Scully, concernant la route à suivre. Même si tous deux pensaient à ce qui s'était passé la veille, aucun n'y fit allusion. Mardi 10h am Villa des Belley Mulder et Scully sortirent de la voiture. La pluie tombait à nouveau. Mulder tenait le parapluie afin de protéger sa partenaire, par galanterie, mais aussi par pratique, Scully étant plus petite que lui... Elle sonna à la porte. Une femme, la quarantaine, les yeux dont la tristesse paraissait intarissable les questionnaient. - Bonjour madame, je suis l'agent Fox Mulder du bureau fédéral d'investigation, et voici l'agent Dana Scully, nous avons quelques questions à vous poser. Pourrions-nous entrer ? - Bien sûr. La femme s'effaça et les deux agents entrèrent dans une pièce. Tout respirait la propreté. Ils s'assirent sur un canapé en cuir beige. - Voulez-vous du café ou quelque chose d'autre ? - Scully ? - Non merci. - Moi non plus. - Bien. - Je sais madame, que cela va être pénible pour vous, mais certaines réponses nous seraient utiles pour poursuivre notre enquête. La femme acquiesça. - Où a exactement été retrouvée votre fille ? - Sur un chemin de terre, en pleine campagne. - Et pourquoi était-elle là-bas ? - Elle était avec son petit frère de 8 ans, ils avaient été se promener. - Se promener ? - Oui, il fait très chaud en ce moment, et toutes les fleurs sont écloses, ils devaient me faire un bouquet. - L'agent Scully pourrait-elle voir votre fils ? - Oui, mais ne le brusquez pas, il a été très choqué par ce qui s'est passé. La femme se leva péniblement et du bas des escaliers appela : - Kevin, KEVIN ? ! - Oui maman ? - Pourrais-tu descendre s'il te plait ! Un petit blondinet, aux yeux bleus, descendit les escaliers en courant. - Tu vois ce messieurs et cette dame ? Ce sont des agents du F.B.I. , ils ont quelques questions à te poser. Le petit garçon s'approcha. - Bonjour Kevin, moi c'est Dana. - Bonjour Mme Dana. - Tu veux qu'on aille dans le jardin ? - Si vous voulez. Scully lui prit la main et l'entraîna à l'extérieur. Mulder les regarda s'éloigner ; Dana avait toujours su parler aux enfants, elle avait l'instinct maternel, c'est la raison pour laquelle elle menait la plupart des interrogatoires sur mineur. Il pensa à Emily, quelle douleur elle avait du ressentir lorsqu'elle avait perdu sa fille. Malgré tout ce qu'on lui avait fait moralement et physiquement, elle se battait encore et c'est pour cette force de caractère qu'il l'admirait. Il continua d'interroger Kristen. - Kevin, tu sais ce qui est arrivé à ta s¦ur ? - Oui, maman m'a expliqué, le bon Dieu avait besoin d'elle, alors il l'a appelée et maintenant elle est au ciel avec tous les bons petits anges. - D'accord, mais que faisiez-vous quand il l'a hmm... appelée ? - On avait ramassé des fleurs pour faire un bouquet à maman quand on est passé à côté d'un champ de citronniers. Ma s¦ur adore les citrons, mais moi, j'aime pas ça. Y a un goût bizarre , ça pique la langue. Debbie a sauté par- dessus la barrière, elle a pris un citron, puis on a continué la balade. Tout d'un coup, elle s'est pris le ventre et elle a crié, alors j'ai couru rejoindre maman qui m'a dit, plus tard, que c'est Dieu qui l'avait appelée. - C'est gentil, Kevin, de m'avoir raconté tout ça. - Vous croyez que le bon Dieu va nous la rendre ? - Tu sais Kevin, quand Dieu appelle quelqu'un à ses côtés, c'est pour toujours. - Ah bon. Scully caressa la tête de l'enfant puis le ramena à l'intérieur de la maison. - Tu as fini Mulder ? - Oui, on peut y aller. - Au revoir et merci de votre hospitalité Mme Belley. Scully monta dans la voiture suivie par Mulder. Le petit Kevin lui fit un signe de la main, il était dans les bras de sa mère sur le pas de la porte. Scully lui rendit son geste, puis tourna la tête du côté opposé à Mulder. Elle essuya furtivement les larmes qui lui montaient aux yeux. Mulder avait bien vu que Scully était bouleversée, mais il ne savait quoi faire. Il appuya rageusement sur l'accélérateur. Après quelques minutes de silence, il se risqua à prononcer un mot : - Kevin sait comment est morte sa s¦ur ? - Oui, Dieu l'a appelée à ses côtés. Mulder, éberlué, regarda Scully. Elle ébaucha un sourire. - Tu ferais mieux de regarder où tu vas, si tu ne veux pas qu'on se retrouve dans le fossé ! Mulder se concentra sur sa conduite. - Kevin et sa s¦ur sont allés se promener pour faire un bouquet à leur mère, sa s¦ur adore les citrons, elle a vu une plantation de citronniers, a pris un fruit et s'est tordu de douleur sur le sol pendant que son frère allait chercher leur mère. Et toi qu'as tu appris ? - Pas grand chose ; les Belley sont divorcés, Debbie n'avait aucun problème de santé particulier et tout le monde l'aimait. - ... - Il n'y a pas d'acide dans le citron ? - Si, il s'agit d'acide citrique, mais tu peux manger autant de citron que tu veux, ton estomac ne se dissoudra pas ! - Quel est le rapport entre l'acide chlorhydrique et l'acide citrique ? - Il n'y en a pas vraiment. L'acide chlorhydrique est plus acide que l'acide citrique. Le silence régna jusqu'à l'arrêt de la voiture. Mardi 11h30 am Villa des Shore Mulder et Scully sortirent de la voiture. Ils allaient devoir encore affronter la détresse d'un parent. Mulder sonna à la porte. Un homme, la quarantaine, les tempes grisonnantes, les yeux bleus vint leur ouvrir. Il était plutôt bel homme. - Bonjour messieurs, je suis l'agent Fox Mulder du bureau fédéral d'investigation, et voici l'agent Dana Scully, nous avons quelques questions à vous poser. Pourrions-nous entrer ? Scully regardait Shore, il était vraiment séduisant. Il les laissa entrer. - Venez par ici, il y a un peu de désordre, mais je n'ai pas eu le temps d'appeler la femme de ménage. - Monsieur, nous sommes désolés de vous déranger dans un moment si pénible, mais nous aimerions quelques réponses qui pourraient nous faire progresser dans notre enquête. - Vous êtes très jolie, vous ressemblez un peu à ma défunte femme, en prononçant ces mots, l'homme éclata en sanglots, il enfouit sa tête dans ses mains, je suis désolé, c'était mon unique fils, ils n'avaient pas le droit de me l'enlever... - Monsieur, je comprends la douleur que vous éprouvez, mais pour sa mémoire, vous ne devez pas vous laissez aller. - Que voulez-vous savoir ? Scully, pour une fois, commença l'interrogatoire : - Où l'a t-on retrouvé ? - En pleine campagne, il m'avait dit qu'il nous ferait une citronnade, qu'il avait vu une plantation de citronniers et qu'ils avaient l'air à maturité. - Comment y est-il allé ? - En vélo, je lui avait acheté un magnifique vélo pour son anniversaire. - Soufrait-il d'une maladie quelconque ? - Non, il se portait très bien, il était de constitution robuste. - Personne n'aurait voulu attenter à ses jours ? - Non, qui aurait voulu tuer un garçon de 12 ans, dans la force de l'âge ? Après quelques minutes de silence : - Merci et excusez-nous encore de vous avoir dérangé. - Ce n'est rien. J'espère que vous trouverez ce qui s'est passé. Mulder et Scully se levèrent puis sortirent. Leur travail avait certains côtés désagréables. Mulder, tout en entrant dans la voiture, réfléchissait à ce qu'avait dit ce M .Shore ; Scully était une femme superbe, et elle ne resterait pas célibataire pour ses beaux yeux, il fallait absolument qu'il lui dise ce qu'il ressentait pour elle. - Tu sais Scully, il y a quelque chose que je voulais te dire depuis longtemps, heu... Tuuuuuuuuuuuuuuuut ! Tuuuuuuuuuuuuuut ! Tuuuuuuuuuuut ! Mulder sortit son téléphone portable de la poche intérieure de sa veste. - Fox Mulder ? - Lui-même. - C'est l'inspecteur O'Connell , on m'a dit que vous enquêtiez sur ces morts suspectes survenues depuis quelques mois. Je suis sur la bretelle d'autoroute n° 12 à environ 20 km de Sacramento, on a un nouveau cadavre sur les bras. - O.K. On arrive. Il rangea l'appareil, puis prévint Scully : - Ils ont trouvé un autre corps. - J'espère qu'il ne s'agit pas d'un autre enfant. - ... - Au fait, que voulais-tu me dire depuis longtemps ? Mulder la regarda dans les yeux puis soupira : - Non rien, c'était juste une de mes blagues stupides. Mardi 12h30 am Bretelle d'Autoroute n°12 - Attention madame, ce n'est pas beau à voir ! Un jeune policier s'adressait à Scully. - Je suis médecin légiste. Le policier la regarda, interloqué qu'une jeune et jolie femme puisse découper des cadavres. Scully souleva le draps, l'odeur de l'acide, assaillit ses narines. C'était un vieil homme, habillé de loques, sûrement un clochard. A la place du pancréas, de l'estomac et du foie, il n'y avait plus qu'un trou béant dont les rebords étaient déchiquetés. Un liquide jaunâtre se mêlait au sang qui se déversait sur le sol. Après avoir protégé son nez d'un mouchoir, Scully sortit sa trousse à indices, mit des gants, prit un flacon et le remplit de la substance inconnue. Elle se leva et dit au jeune policier : - Envoyez-moi ce flacon au laboratoire d'analyse et faîtes transporter le corps à la morgue, je veux l'autopsier aujourd'hui même. - Bien madame. Mulder examinait les alentours. - Scully, regarde ce que j'ai trouvé près du corps . Il tenait un sac plastique contenant des citrons jaunes de belle taille. - Tu devrais envoyer ça au labo. Mardi 1h18 am Morgue de Sacramento " Il est 1h18 et je vais commencer l'autopsie. Il s'agit d'un homme, de race blanche, environ 62 ans. Le corps pèse 72 kilos et mesure 1m 78... " Mardi 4h pm Morgue de Sacramento - Alors Scully, qu'est ce que tu as découvert ? - Je me suis d'abord posée la question si l'acide chlorhydrique à l'origine de la mort de l'individu avait bien été sécrété par l'estomac et je me suis aperçue que non, l'acide chlorhydrique sécrété par l'estomac avait une formule chimique différente que celle de l'acide chlorhydrique présent en majorité dans l'estomac de cet homme et qui je pense est en fait la substance jaune. - Cet acide chlorhydrique est-il connu ? - Et bien justement non, il s'agit en fait d'un dérivé d'acide chlorhydrique encore inconnu, j'ai vérifié dans tous les livres répertoriant ce type d'acide. - Mais s'il ne s'agit pas d'acide fabriqué par l'organisme, il a forcément été ingéré. - C'est la question que je me suis posée, or j'ai fait tous les tests possibles et imaginables, la bouche et l'¦sophage ne présentent aucun signe de brûlure. - Il n'y avait aucun signe de piqûre, qui aurait pu correspondre à une injection ? - Non, c'est la raison pour laquelle je suppose que l'acide s'est formé dans l'estomac. - Une réaction chimique ? - Oui. - Mais s'il s'agit d'une réaction chimique, pourquoi ne s'est elle pas effectuée dans la bouche ou dans l'¦sophage ? - Il y a deux raisons possibles, soit c'est parce qu'un élément de la réaction est présent dans le suc gastrique, soit cette réaction nécessite un pH particulier, ce serait ici celui de l'estomac. - Tu n'as rien trouvé d'autre ? - Non, comme il ne restait plus rien de l'estomac, je ne peux que supposer que l'homme ait mangé de ce fameux citron avant sa mort . J'attends les résultats du laboratoire. Et toi ? - J'ai fouiné par-ci par-là, j'ai une carte détaillée montrant les différentes plantations de citron. J'y ai coché l'endroit où on a trouvé le corps. Demain, nous ferons une petite randonnée dans les champs... - C'est tout ? - Non, je n'ai pas terminé. Le shérif prend sa retraite. Or il se trouve que c'est un ancien ami de mon père et qu'il aurait quelque chose à nous raconter. Alors j'espère que tu as quelque chose d'un peu plus présentable à te mettre, car nous allons à la petite réception d'adieu qu'il organise ce soir. Scully lui fit les gros yeux, elle avait sa blouse tachée de sang, les cheveux en bataille, et ses lunettes d'autopsie qui lui tombaient sur le nez. Elle rétorqua : - Je n'ai pas passé l'après-midi à me promener MOI. Mulder se rétracta. - Moi non plus, je plaisantais... Allez, enlève tout ça, je t'attends dans la voiture. Mardi 5h30 pm Chambre 36 d'un motel à 15km de Sacramento Scully grignotait un paquet de chips, ils n'avaient pas déjeuné et Mulder le lui avait donné avant de rentrer dans sa chambre. Quand elle eut fini, elle se déshabilla, mit son réveil pour 6h15 et s'endormit, elle avait passé une journée harassante. Mardi 5h30 pm Chambre 37 d'un motel à 15km de Sacramento Mulder était content de sortir au bras se Scully ce soir. Ils avaient avancé dans leur enquête et ils méritaient bien un peu de repos. Il s'allongea sur le lit et plongea dans un sommeil de plomb. C'est le réveil de Scully qui le tira du lit à 6h15. Il se leva, se doucha et revêtit un de ses éternels costumes cravates. Heureusement qu'il avait demandé au garçon d'étage de l'emmener au pressing, il pouvait se permettre de porter son costume un peu froissé pour mener une enquête, mais pas pour aller à une soirée, accompagné de Scully en plus ! ! Mardi 6h15 pm Chambre 36 d'un motel à 15km de Sacramento Scully sortit de son lit, prit une douche et mit sa robe noire. Heureusement qu'elle l'avait apportée. Elle releva ses cheveux, mit sa croix en évidence sur son décolleté, s'enduit le visage et le cou de crème parfumée et se maquilla légèrement. Quand Mulder frappa timidement à sa porte à 6h45 pm, elle était prête. Elle ouvrit la porte. Mulder ne put que l'admirer. - Tu es magnifique, ce soir Dana. - Cela te surprend ? - Ce n'est pas ce que je voulais dire je... Scully prit son bras. - Ce n'est pas grave, allez viens. Quand les deux agents passèrent dans le hall du motel, toutes les personnes présentes, c'est-à-dire la femme de l'accueil, son mari et un chat les regardèrent passer. Ils formaient vraiment un beau couple. Mulder ouvrit la porte du côté passager, attendit que Scully monte dans la voiture puis réintégra sa place habituelle. - Tu ne m'ouvres jamais la porte d'habitude, remarqua Scully avec une petite moue. - Tu ne mets jamais de robes de soirée d'habitude, répliqua Mulder avec un sourire narquois. Mardi 7h15 pm Maison du Shérif Madison Après avoir salué l'hôtesse de maison et l'ancien shérif, le couple se mit à discuter mine de rien avec toutes les personnes présentes en essayant de soutirer le plus d'informations possibles. Ils ne révélèrent pas leur identité, et se firent passer pour de jeunes mariés. Le dîner fut succulent, ils n'avaient mangé un bon repas depuis longtemps. Vers 10h30 pm, les invités commencèrent à partir et le shérif invita les deux agents à le suivre dans son bureau. Le shérif assis dans un grand fauteuil à bascule, Mulder et Scully dans deux fauteuils clubs, ils entamèrent une conversation sur le ton de la confidence. - Ecoutez-moi bien, ces informations devaient rester secrètes, mais maintenant que je prends ma retraite, je considère que j'ai le droit de vous en parler, vu que cela à un rapport avec ces morts subites. Mulder et Scully acquiescèrent. " Il y a quelques mois, un envoyé du gouvernement m'expliqua que pour des expériences spéciales, ils avaient besoin d'une parcelle de terre à cultiver. Personne ne devait être au courant. Je lui accordais ce qu'il demanda à la condition que je sois mis au courant. Il n'a rien voulu me dire, et c'est en menant une enquête personnelle, que j'ai appris la vérité. Ils faisaient pousser des citronniers auxquels ils avaient fait suivre un traitement particulier. Les citrons issus de cette transformation devaient se développer à une vitesse beaucoup plus rapide et auraient des propriétés remarquables :un nombre incalculable de vitamines et autres. Je me suis toujours posé la question pourquoi ils gardaient tout cela secret. " Mulder et Scully se regardèrent. - Quelles auraient pu être les motivations de cette expérience, selon vous ?demanda Scully - Je ne vois que des raisons économiques. Les Etats-Unis sont au 2e rang mondial pour la production d'agrumes. Si leur expérience fonctionnait, ils pourraient peut-être obtenir le 1er rang mondial et établir un monopole qui assurerait un gain économique important. Les deux agents remercièrent Madison qui les raccompagna jusqu'à la porte. Préoccupés par ce que venait de leur avouer l'ancien shérif, ils ne virent par le canon du revolver automatique, un Colt 45, briller dans la nuit. Le bruit des remerciements et des adieux les empêcha d'entendre le chien de l'arme qu'on armait. Le son du percuteur frappant la balle dans la chambre du revolver, la balle glissant le long du canon de l'arme, et l'impact de cette même balle sur le corpulent shérif Madison, tout cela se suivant à quelques secondes d'intervalle, se résuma à un bruit sourd suivi de la fuite d'une ombre dans les fourrés. Alors, nos deux agents entrèrent en action. Mulder partit à la poursuite du fuyard tandis que Scully tâtait d'une main fiévreuse le pouls de la victime. Il était mort sur le coup. La femme de Madison, les cheveux grisonnants et les articulations rongées par l'arthrite apparut avec des yeux affolés - Dan, Dan, Oh mon dieu ! ! Elle courut prendre son mari dans ses bras frêles. Scully appela une ambulance pour qu'on vienne prendre le corps ainsi que la police tandis que Mulder revenait bredouille. - Je l'ai perdu. Et Madison ? - Mort. - Je ne sais pas sur quoi on a mis les pieds, mais je peux te dire que ça sens la merde à plein nez... Scully frissonna. Mulder l'enveloppa tendrement de sa veste. - Il ne faut pas que tu prennes froid, j'aurais sûrement encore besoin de toi, demain. Tous gyrophares allumés, les sirènes hurlant dans ce petit quartier habituellement si tranquille, une ambulance et une voiture de police arrivèrent à la maison des Madison. Après les interrogatoires au poste de police, ils purent enfin regagner le motel. Mardi 12h08 pm Chambre 36 d'un motel à 15km de Sacramento Quand Fox était arrivé au parking du motel, il s'était aperçu que Dana dormait profondément. Il n'osa pas la réveiller et la prit dans ses bras. Maintenant, il l'avait allongée sur son lit et ne savait quoi faire. Il décida de la dévêtir afin qu'elle puisse dormir convenablement. Doucement, il lui enleva sa robe, puis rabattit la couverture sur elle. Il la regarda dormir, elle ressemblait à un ange. Mercredi 8h am Chambre 36 d'un motel à 15km de Sacramento Scully se réveilla en sous-vêtements dans son lit. Elle ne se souvenait pas de s'être couchée la veille, ni de s'être déshabillée, elle n'aurait pas dormi en sous-vêtements de toute façon, elle avait sa chemise de nuit. Elle se doucha, s'habilla rapidement. Elle commanda au garçon d'étage des beignets et du café et armée du petit déjeuner, alla frapper à la porte de Mulder. D'une voix ensommeillée, il l'invita à entrer. Les cheveux en bataille, les paupières lourdes, il lui dit : - Tu t'es remise de tes émotions ? - J'ai l'habitude. Il bailla à s'en décrocher la mâchoire en essayant tant bien que mal de camoufler son impolitesse avec sa main. - Tiens prend du café bien noir, cela te réveillera. - Merci. - Dis-moi, hier soir, je ne me souviens pas d'avoir regagnée ma chambre, ni même de m'être déshabillée. Gêné, Mulder rougit, et enfourna un gros morceau de beignet dans sa bouche. Elle le regarda avec surprise, en haussant les sourcils puis changea de conversation. Mercredi 9h12 am Voiture de location - Tu ne veux pas qu'on aille d'abord chercher les résultats au labo, avant d'aller faire cette petite expédition dans les champs ? - Tu as raison, ce qu'a dit feu M. Madison m'intrigue. - Tu crois vraiment que pour des raisons économiques, le gouvernement ferait un secret d'état et serait prêt à tuer des innocents ? - Non, et c'est bien pour ça qu'on enquête sur cette affaire. Soucieuse, le front plissé, Dana Scully échafaudait diverses théories, mais aucune ne la satisfaisait. Elle se demandait pourquoi certaines personnes cherchaient à tout prix à étouffer cette affaire. Mercredi 10h am Voiture de location - Alors, que nous apprend le rapport ? Scully, qui avait mis ses lunettes, se concentrait sur la feuille de papier brun qu'elle tenait à la main. - Tu sais ce qu'est un organisme transgénique ? - Ce n'est pas un organisme dont l'ADN a été modifié ? - Si, c'est un gène ayant été génétiquement modifié pour contenir un gène supplémentaire grâce au génie génétique. Les citrons que nous avons donné à étudier ont subi ce traitement. - Tu veux dire que leurs propriétés génétiques ont été modifiées ? - Oui. - Cela est-il possible que la modification de leurs propriétés génétiques ait entraîné la modification de leurs propriétés chimiques ? - C'est même logique. - Supposons qu'on ait modifié le patrimoine génétique d'une espèce de citron ; mais que cette modification ait provoqué la création d'un produit chimique capable de réagir avec l'acide chlorhydrique sécrété par l'estomac et d'aboutir à la formation d'un dérivé de l'acide chlorhydrique encore plus dévastateur et capable d'anéantir l'estomac ainsi que tous les organes voisins. Cela expliquerait-il ces morts ? - C'est une théorie. Je pense qu'on pourrait la vérifier en comparant l'ADN de ces citrons avec celui de la substance trouvée sur le corps. Mais ce qui m'inquiète le plus c'est que le gène supplémentaire, inculqué à ces citrons, est un gène encore inconnu. Mulder freina brusquement, contrôla la voiture qui s'était mise à déraper puis s'arrêta sur le bas-côté. Il regarda sa partenaire dans les yeux. - Tu veux dire qu'il se pourrait que ce soit un gène extra- terrestre ? - Je n'ai rien dit de tel, peut-être les laboratoires secrets du gouvernement ont mis au point un nouveau code génétique, c'est aussi une possibilité à envisager. Mulder se dit qu'ils tenaient peut-être enfin la preuve d'une vie extra-terrestre, et la preuve que le gouvernement camouflait un vaste complot. - Scully pourrait-on comparer la branche d'ADN inconnue de ces citrons à celle qu'on a trouvé dans ton propre ADN ? Elle tressaillit et mordit sa lèvre inférieure qui commençait à trembler. - Mais tu es complètement fou Mulder ! Tu penses qu'ils ont fait des expériences avec un ADN extra-terrestre, sur des femmes et aussi sur des citrons ? L'incrédulité que Scully témoignait cachait mal son trouble. Elle ne pouvait pas, elle ne voulait pas croire à la théorie de Mulder, malgré tout ce qu'elle avait éprouvé, son enlèvement, son cancer, Emily... Toute son enfance, toute son éducation reposait sur les valeurs morales et institutionnelles de la vieille Amérique, et elle ne pouvait penser une seconde que ce gouvernement, dit impartial et pragmatique leur avait menti sur tant de choses. Déjà, le Watergate avait un peu ébranlé sa foi dans le système américain, mais là c'était trop extraordinaire, trop incroyable... Et c'est d'un ton glacial qu'elle répondit à son collègue : - Fais comme tu veux Mulder. Elle sortit de la voiture en claquant la porte derrière elle. Fox ne savait quoi faire. Il était partagé entre tout abandonner et rejoindre Dana, lui mentir s'il le fallait pour qu'elle ne le prenne pas pour un fou, pour quelqu'un qui ne méritait pas son amour et entre l'envie tenace de continuer, de connaître enfin la vérité. Il sortit de la voiture, rejoignit Scully entrain de parcourir de ses yeux bleus, trahie par tous les principes sur lesquels elle avait fondé sa vie, l'immensité des champs de maïs qui s'offrait à eux. Il lui prit la main et d'une voix douce lui murmura : - Tu as raison Scully, je suis complètement malade, et je ne comparerais pas les ADN. Mais au moins, poursuivons cette enquête, il faut avouer qu'il y a des choses obscures non ? Elle posa sur lui son regard, mais sans le voir. Elle n'avait pas le droit de l'obliger à ne pas aller au fond de ses idées ; plus d'une fois son instinct les avait aidés, alors même si elle n'y croyait pas, elle se devait d'être tolérante et d'accepter son point de vue. D'une voix grave, elle poursuivit : - Mulder, tu dois comparer les ADN, je me suis emportée et je n'ai pas le droit de m'opposer à ce que tu penses. Nous ne devons écarter aucune possibilité. Ils se regardèrent pendant quelques instants puis Scully retourna dans la voiture. Mulder aurait voulu l'embrasser, la toucher, la sentir ; elle était la force qui le poussait toujours plus loin. Elle n'avait pas à s'excuser pour sa réaction, elle était tout à fait naturelle, mais ce qu'elle lui avait dit ensuite montrait une force de caractère vraiment inhabituelle. Il sortit son portable, composa un numéro puis attendit. - Qui est à l'appareil ? - Frohike, c'est toi mon vieux ? - Mulder ! - Alors, quoi de neuf ? - On est entrain de suivre une affaire d'espionnage à l'ambassade de Russie... Hé ! Les gars ! C'est Mulder au téléphone ! - Salut Langly et Byers. - Salut mon pote - Bonjour Mulder - Je parie que vous êtes entrain de manger des steaks de fromage ! - Comment t'as deviné ! - Bon, tu nous appelles pourquoi ? - Voilà on est sur une affaire de citrons transgéniques et j'aimerais que vous compareriez leur ADN avec celui de Scully. - O.K. Il faut que tu me donnes le code génétique. - Attends une seconde. Mulder monta dans la voiture. - Scully tu veux bien donner le code génétique des citrons à Frohike ? Elle hocha la tête puis prit le téléphone. - Bonjour Frohike, vous allez bien ? - Mais c'est ma jolie rousse aux yeux bleus, très bien et vous ? - On fait aller. Je vous donne le code. Elle énonça une série de chiffres à Frohike puis déconnecta le téléphone avant de le rendre à son propriétaire. Elle cacha son désarroi en regardant par la fenêtre tandis que Mulder reprenait la direction de l'endroit où l'on avait trouvé le corps du clochard qui n'avait pu être identifié. La voiture filait sur cette autoroute de campagne, lorsque Mulder vit dans son rétroviseur une berline Mercedes noire approcher. Il la vit accélérer et se rangea donc sur le bas-côté pour la laisser passer. Mais l'autre voiture ralentit également. Mulder commençait à comprendre, on les poursuivait, il ne pourrait pas les semer, pas sur une autoroute, quand soudain, dans un crissement de pneu, les poursuivants emboutirent leur pare-chocs. La secousse les propulsa en avant, avec une telle force, que le front de Scully heurta le pare-brise et qu'elle se mit à saigner. Son calme le sidéra. Elle jeta un regard dans son rétroviseur. - Ca va Dana ? Elle le regarda d'un regard lointain, il se demanda à quel point cette histoire l'avait retournée. - Mmmh - Dana, tu saignes ! ! - Oh ! Elle toucha le sang qui lui coulait sur la joue, sortit un mouchoir de son sac à main et l'appliqua sur sa blessure. La voiture fit une embardée. Mulder appuya à fond sur l'accélérateur, la berline perdit quelques mètres puis accéléra et les doubla. Mulder, soulagé, pensait que c'était juste une menace, de l'intimidation, quand la berline pila. Il eut juste le temps d'écraser la pédale de frein sinon, il leur serait rentré dedans. - C'était moins une ! Il regarda Scully, sarcastique, - Non, tu as fait ce qu'ils voulaient. Etonné Mulder regarda devant lui. Les portières de la Mercedes, c'étaient ouvertes. Quatre hommes, dont deux armés de fusils à lunette les épiaient. Un s'approcha et ordonna : - Sortez, les mains sur le capot et pas de gestes brusques. Fox, dont la situation ne lui était que trop familière aurait bien voulu tenter le tout pour le tout, mais pas avec Dana, c'était toujours lui qui l'entraînait là-dedans et aujourd'hui elle avait trop besoin d'un soutien moral pour qu'en plus, il lui fasse risquer sa vie. Il lui prit la main : - Allez Dana, rendons-nous, cela ne sert à rien de lutter. Scully ne se sentait pas le courage de tenir tête à ces hommes, les évènements de la journée étaient déjà assez frais dans sa mémoire. Le regard de gratitude qu'elle lança à son intention, le toucha au plus profond de son c¦ur. Ils sortirent tous les deux en même temps. Les deux hommes armés les tenaient en joue, alors que les deux autres les fouillaient. Dana avait horreur de ces fouilles corporelles ; elle avait l'impression qu'on violait son intimité. Même si, apparemment, ce n'était pas le cas, elle avait déjà eu à faire à des machos qui en profitaient pour la peloter. Fox n'arrêtait pas de bougonner. On leur retira leurs armes, puis ils entreprirent d'inspecter la voiture. Mulder vit, sans pouvoir rien faire, l'enveloppe kraft où étaient les preuves qu'il cherchait depuis si longtemps disparaître dans le veston d'un homme. Ils leurs rendirent leurs armes, et tout en protégeant leurs arrières, s'engouffrèrent dans la berline. Sans un mot les deux agents réintégrèrent leur voiture. - Je suis désolée Mulder. - Mais ce n'est pas ta faute Dana. Tout le respect qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre ressortait dans toutes les situations. Ils n'auraient pas tissé un lien affectif puissant, si au début, ils ne s'étaient pas respectés. Scully sortit son portable de la poche intérieure de sa veste, et appuya sur une touche mémoire. - Allo, Frohike ? - Dana, quel plaisir de vous entendre une seconde fois ! - Dites-moi, pourriez-vous recherchez le propriétaire d'une voiture, je vous donne la plaque minéralogique. - Bien Sûr. Elle lui énonça le numéro d'un véhicule diplomatique puis raccrocha. - Quelle présence d'esprit, Dana ! - Tu m'appelles Dana, maintenant, toi ? - Je ne savais pas que tu avais le numéro de Frohike en mémoire ! Elle lui fit un maigre sourire. Pendant environ 20 minutes, ils roulèrent en silence, Mulder était sorti de l'autoroute et roulait dans la campagne quand la voiture stoppa. - Tu viens ? Avec un peu de chance, on tombera sur ce fameux champ de citronniers ! Scully le regarda, elle n'y croyait plus. Ils marchèrent pendant environ 10 minutes, puis arrivèrent devant un panneau où il était écrit : " Jachère trisannuelle " Devant eux s'étalait une vision apocalyptique. Il ne restait plus rien des citronniers, juste un tas de cendre, s'étalant sur des milliers d'hectares, avec, ça et là, une étincelle rougeoyante. Derrière un arbre, beaucoup plus loin, une silhouette les observait, son chauffeur attendant dans la voiture. Un petit sourire en coin, il fumait, tranquillement. Quand il fut parti, juste un mégot de cigarette, tout ce qui restait d'une Morley, témoignait de son passage. Tuuuuuuuuuuut !Tuuuuuuuuuuuut !Tuuuuuuuuuuuuuuut ! Le portable de Mulder rompit le silence. - Mulder, c'est Byers. - J'ai fait les recherches. Le véhicule appartient à un certain Mark Spencer. Il travaille au gouvernement, toutes les informations le concernant sont confidentielles. Pour la comparaison des ADN, certains gènes sont communs, tu es tombé sur quelque chose Mulder ! ! - Merci Byers. Après qu'il eut rangé son portable, Scully, qui s'était rapproché de lui l'interrogea. - Laisse-moi deviner, pour la voiture, les infos sont confidentielles, et certains gènes de mon ADN correspondent n'est ce pas ? Mulder la prit dans ses bras, enfouit la tête dans son cou. Ce que Scully avait refoulé, depuis toutes ces années, le stress des missions, le poids des découvertes, les disparitions de ses proches, les trahisons, tout cela fusa de son c¦ur en ébullition, elle éclata en sanglot. Mulder savait qu'ils ne pourraient continuer leur lutte pour la vérité, que si une force nouvelle venait alimenter leur équipe. L'amitié et la tendresse ne suffisait plus. Dana pleurait doucement, contre le torse musclé et protecteur de Mulder. Chaque sanglot la secouait d'un petit tremblement. - Scully ? Elle le regarda de ses yeux larmoyants, mélancoliques et si tristes... Il noya son regard dans le sien, puis articula d'une voix que l'émotion troublait : - Je t'aime. FIN