TRAHISON Pseudo : Sarah77 E-mail : cgb.connor@wanadoo.fr Date d' écriture : 1 novembre 2002 Avertissement : G Spoilers : All things Mot-clé : MSR Résumé : L'histoire se déroule après " All things ", si Scully avait cédé à Daniel, son ancien amant... Disclamer : Les personnages suivants sortent tous de l' imagination de Chris Carter et sont donc à sa propriété intégrale... Commentaire : A vous de juger... Je marchais le long de ce chemin isolé depuis plus de trois heures maintenant. Le froid commençait à tomber peu à peu et le ciel s'assombrissait de nuages annonciateurs de pluie. Je resserra ma veste, le vent s'était levé et se promenait dans les arbres de cette épaisse forêt qui m'entourait, aussi lugubre qu' inquiétante. Je marchais sans trop savoir pourquoi, fuyant une décision qu'il me fallait prendre irrévocablement et qui me hantait. J'essayais de faire le tri dans mon esprit. Mais les événements des derniers jours m'empêchait d'être objective et censée dans les choix que je me devais de faire. J'avais toujours suivie ma voie, le voie de mon instinct, et aujourd'hui deux routes séparées s'offrait à moi. Et je ne savais pas laquelle choisir... Je repensais à cette rencontre inattendue qui était venue perturber ma vie. Revoir Daniel, après tant d'années... Je l'avais exclue de ma vie, et il revenait du jour au lendemain. Et même, ça n'avait pas été le pire, le pire pour moi était d'avoir été tant troublée par ce retour inopiné. Pourquoi Mulder avait-il décidé de partir sans moi, ou plutôt pourquoi n'avais- je pas voulue le suivre ? Pourquoi à ce moment précis je fus seul face à mon passé ? En aurait-il été autrement s'il avait été là ? Tant de questions se bousculait dans ma tête depuis ce jour. Daniel faisait partie de mon passé, et étrangement, inconsciemment aussi sans doute, je le laissais s'engager dans mon futur. Je me revois encore à sa sortie de l'hôpital. Les mots qu'il m'avait dit, " c'est un nouveau départ pour moi...et pour toi aussi si tu m'accepte à nouveau dans ta vie Dana... ". J'aurais pu dire non poliment, lui sourire et partir, en laissant les choses à leur place. J'aurais pu lui expliquer que sa vie ne devait pas rejoindre la mienne, en me remémorant les raisons qui m'avaient poussée à partir il y a longtemps déjà. Mais...je n'ai rien dit. Oh je n'ai pas dit oui bien sûr, mais je n'ai pas dit non. J'ai laissé le doute s'installer en lui, et en moi. Mon silence avait trahi mon indécision, et la possibilité que je puisse dire oui, oubliant l'espace d'un instant de trop que j'avais déjà une vie. Il avait profité de mon moment d'incertitude pour m'attirer dans son piège, comme quelques années auparavant. Il m'avait pris la main et m'avait invité à dîner. Surprise et troublée par mon premier silence, j'avais dit oui. Peut-être aussi en avais-je envie... Je me souviens de ce dîner. J'y suis allée avec une pointe d'appréhension, sachant qu'il allait falloir faire marche arrière, et qu'il allait falloir lui expliquer pourquoi. Je ne savais pas pourquoi... Il avait été charmant toute la soirée, et moi j'avais été fascinée, comme je l'avais été plus jeune, par cet homme qui représentait le fruit défendu. J'étais envoûtée par son regard, ensorcelée par ses paroles, et paralysée par sa main qui se baladait de temps à autres le long de la mienne, créant en moi un long frisson de honte et de plaisir. J'étais séduite, et ne voulait pas me l'avouer. Je l'ai laissé me charmer toute la soirée, éprouvant soudain le besoin d'être séduite, d'être réellement l'objet de désir d'un homme. Il me désirais et me le laissait sous entendre, par son jeu de regard et de gestes, qu'il me voulait moi et personne d'autre. Pourtant, j'avais déjà ressentie cela... Mais c'était sa volonté d'entreprendre, cette volonté de forcer le destin qui pour moi était nouvelle, différente. Peut-être ais-je fait une erreur finalement... Je l'ai laissé m'attirer dans une passion aussi aveuglante que dangereuse. Une nuit, rien qu'une, mais une nuit de trop... J'aurais pu tout arrêter là, tout laisser choir avant son réveil, mais je suis restée, incapable de réfléchir et d'agir. J'ais fait comme si de rien n'était. Je suis rentrée chez moi et j'ai pleurer, perdue entre mon passé et mon avenir. Mais pourquoi ? Tout quitter, tout recommencer, pour vivre avec un homme qui fut dans tout mes rêves d'adolescente et de jeune femme, pourquoi pas ? J'ai vite compris... J'ai fermée les yeux et j'ai vu le visage d'un autre homme, celui pour lequel je donnerais mon corps, ma vie et mon âme. Ce même homme qui me faisait douter : Mulder. J'ai eu la subite impression de l'avoir trompé, trahi. D'avoir profité de son absence pour faillir à sa confiance. Que penserait-il de moi ? J'ai attendu son retour pour lui parler de Daniel, mais je ne lui ai pas tout dit, fuyant une vérité qui fatalement me rattraperait, me cachant derrière le mensonge, et espérant effacer du temps la nuit de mon erreur en la taisant à Mulder. Il n'a rien dit, ne m'a pas jugé, et n'a pas été soupçonneux à aucun instant, preuve de la confiance aveugle qu'il avait en moi, trop aveugle sûrement, au point que je ne la mérite plus. J'étais tellement mal à l'aise. Et j'avais du mal à savoir vraiment pourquoi. Mulder était mon amis, mon confident. Avais-je révélé en moi un autre sentiment à son égard, longtemps ignoré, ou volontairement voilé, attendant le jour où lui ferait le premier pas... ? J'aurais pu rompre avec Daniel à l'instant où je me suis posée cette question, mais ça n'aurait pas été honnête, ni pour l'un ni pour l'autre. J'étais attirée incontestablement par lui, et je devais dire la vérité à Mulder, pour être digne, peut-être pour la dernière fois, de sa confiance. Un choix s'imposait : l'un ou l'autre, une vie ou l'autre, un amour déclaré ou inavoué peut être à jamais... Puis je me suis donnée le temps de réfléchir. Daniel m'avait alors dit qu'il serait patient. Il allait falloir tout avouer à Mulder, et je ne savais pas comment m'y prendre, ni quand, ni où... J'ai attendu, puis quand cette enquête nous a été confiée, j'y ai vu l'opportunité de lui faire mes révélations. Une ville perdu dans l'Oregon, une affaire pas excessivement importante, il ne restait plus pour moi qu'à attendre le bon moment, le moment où nous serions tout les deux et où j'oserais enfin tout lui dire. Mulder avait été comme à son habitude, fidèle à lui-même, n'imaginant pas ce que je m'apprêtais à lui dire. J'aimais sa façon d'être. Sa façon de me regarder quand il attendait mon opinion, avec ce mélange de défi et d'affection, et sa façon de penser quand il me donnait la sienne. Je n'arrivais jamais à savoir s'il cherchait réellement à me séduire, où s'il était naturel dans sa façon de me montrer qu'il tenait à moi. Mais quelque qu'est pu être son intention, cela fonctionnait. Mais si je me trompais, s'il me considérait simplement comme une amie. Quand serait-il si jamais il était heureux pour moi quand je lui annoncerais ma liaison avec Daniel ? Serais-je soulagée ou déçue ? Il m'éviterait ainsi de faire un choix difficile... Non, je serais déçue, terriblement déçue... Mais s'il le prenait mal, s'il m'en voulait ? J'espérais en fait qu'il me laisse faire mon choix, sans me forcer ni me culpabiliser. Je me sentais affreusement égoïste en pensant cela, mais j'avais besoin de voir ma réaction face au fait, face à mon destin dont j'avais le seul pouvoir de changer. Car là et seulement à cet instant, je saurais que mon choix serait le bon. Que je choisirais ma voie sans obstacles extérieur à moi même... Vint alors le moment de tout lui dire. Le soleil venait de se lever, et le temps gris des mauvais jours donnait à la ville un aspect calme, coupé du monde, perdu dans les méandres de cette immense forêt angoissante et terne. L'enquête piétinait, et il était préférable de partir plutôt que de perdre notre temps dans cette ville. Je venais de finir ma valise, et j'angoissait à l'idée qu'il allait falloir que je me lance, avant de partir. Il fallait que tout soit dit ici, c'était primordiale pour moi... Je tournais en rond dans ma chambre quand Mulder était venu frapper à ma porte, me demandant si j'étais prête. Puis voyant mon visage inquiet, il m'avait regardé dans les yeux, m'interrogeant du regard, cherchant à savoir ce qui n'allait pas. Je l'avais alors fait rentrer, lui avouant que j'avais besoin de lui parler. Il s'était assis en face de moi, prenant mes mains dans les siennes me sentant au bord des larmes, et avait attendu que je me confis à lui comme je l'avais si souvent fait. Je l'avais regardé dans les yeux, avant de baisser mon regard, honteuse qu'il porte autant d'intérêt à quelqu'un qui ne le méritait pas. Puis je m'étais lancée. Parole après parole, j'avais senti ses mains desserrées les miennes. Jusqu'à ce qu'il les lâche quand je lui avait parlé de cette fameuse nuit... J'ai continué mon récit dans son silence. Il ne m'avait pas interrompue, il n'avait même pas réagit. J'étais terrifié à l'idée de relever la tête. Quand j'eu fini de tout lui avouer, un profond silence, aussi angoissant qu'insupportable s'était installé dans la pièce. Un silence qui avait paru un siècle. Puis soudain, pour toute réaction, il s'était levé brusquement et était sorti sans un mot. J'étais restée là, immobile, avant d'entendre le bruit de la voiture qui semblait s'être éloigné. Puis j'avais fondu en pleurs pendant près d'une heure, regrettant un jour d'avoir rencontré Daniel. Mulder n'était pas revenu. Déboussolée, j'étais alors sortie pour aérer mon esprit, espérant que chacun de mes pas m'éloigneraient de ce moment détestable. J'avais marché le long d'un chemin boueux, s'enfonçant dans l'épaisse forêt qui, j'espérais, m'engloutirait à jamais... Pendant des heures, j'avais essayé de remettre de l'ordre dans cette histoire insensée, mais sans y parvenir suffisamment. Marcher pour oublier... Et maintenant, le ciel menaçait de pleuvoir. J'avais marché pendant des heures sans m'en rendre vraiment compte, et la ville devait être loin... La journée était vraiment cauchemardesque. Je fis demi-tour, sentant en même temps une goutte de pluie le long de ma joue, puis deux... La pluie commença à tomber doucement, puis s'intensifia de minute en minute. Je fus trempé en quelques instants. Et dieu sait si j'aurais assez de force pour refaire le chemin à l'envers. J'accéléra le pas. Il faisait froid. Je me sentais d'un coup terriblement seule, perdu au milieu de nulle part, avec pour seuls décors une étendue de sapins inquiétants de gauche à droite, et un chemin paraissant s'allonger sans fin pour seule but droit devant. Je me mis à pleurer doucement, ne différenciant pas mes larmes de la pluie battante. J'aurais aimé que Mulder soit là.... Oui ! Mulder ! J'avais spontanément pensé à lui, pas à Daniel, mais à lui. Peut-être enfin avais-je choisi... Etais-je réellement en état de choisir ? Je continua à marcher, sentant mes forces diminuer au fur à mesure de mes pas. Le froid engourdissait mes membres. Jamais je n'arriverais là-bas... Mon souhait allait peut-être se réaliser, peut-être que cette forêt allait réellement m'engloutir. Masqué par le brouhaha de la pluie, un bruit sembla soudain se rapprocher. Un bruit sourd, presque inaudible. Et j'étais seul en pleine forêt ! La peur m'envahit. Je m'arrêta pour essayé de me concentrer sur ce bourdonnement qui se fit plus intense. J'hésita un instant : peut-être voudrait-il mieux que je m'éloigne du chemin... ? Le bruit s'approchait mais je ne voyais rien, le chemin étant en butte, et la pluie réduisant la visibilité. Je décida d'attendre. Je n'avais plus rien a perdre. Le bruit devint plus perceptible, un bruit familier, un bruit... un bruit de moteur, une voiture ! Ma peur laissa place à l'espoir de pouvoir rentrer en ville. Je vit alors deux phares surgirent du haut du chemin, un 4X4 gris venait dans ma direction. Je le reconnu immédiatement, c'était le 4X4 qu'avait loué Mulder en arrivant dans cette ville. La voiture s'arrêta à ma hauteur et la portière passager s'ouvrit. Mulder me regarda, l'air ébahi, probablement de me voir dans cet état, mais aussi de me retrouver aussi loin. Il me fit signe de monter. J'exécuta de suite sans hésitation, fuyant l'eau qui ruisselait sur moi depuis trop longtemps, et ferma la portière. Mulder me fixa sans un mot, augmenta le chauffage, puis fit demi- tour avant de s'enliser dans le chemin devenu marécageux. La chaleur, enfin... Mulder fixait la route, sans un mot, mais son visage ne reflétait pourtant pas la colère. Il était impassible, et évitait soigneusement mon regard. Que faisait-il là ? Est-ce qu'il m'avait cherché ? Et si oui, pourquoi l'avait-il fait ? La voiture atteint le bout du chemin pour rejoindre la civilisation au bout d'une demi-heure, peut-être moins, peut-être plus, pour moi le temps s'était comme arrêté... Mulder stoppa le 4X4 devant l'hôtel. La pluie tombait toujours. Même à l'arrêt, il continua à regarder droit devant, restant immobile un instant. Je n'osa pas bouger. Puis il sortit enfin, en faisant le tour de la voiture pour m'ouvrir la portière. Je sortit et couru vers la porte de ma chambre, suivi par Mulder. Une fois au sec, je redoutait les paroles que nous allions nous échanger. Il allait bien falloir qu'il parle, qu'il me dise quelque chose. J'étais trempée des pieds à la tête, et je grelottait malgré moi. Mulder se dirigea vers la salle de bain et alluma la lumière : - " Tu devrais te changer, tu vas attraper froid " J'étais étonnée du ton qu'il avait pris pour me parler, presque doux. Cela suffit à me desserrer le n¦ud que j'avais à l'estomac depuis des heures. Sans un mot, ne sachant pas quoi dire, peur de ré-envenimer la situation, je m'enferma dans la salle de bain, et expira de soulagement. Mais tout n'étais pas gagné, peut-être m'en voudrait-il toujours au fond de lui, irrévocablement. Je l'avais trahi, je lui avais menti, à lui qui n'aurais jamais osé ni pensé à me faire une chose pareil. J'étais une idiote. Je pris une longue douche chaude et réparatrice, essayant de ne pas penser à ce qui se passerai quand je sortirais. Une fois séchée, j'enfila ma robe de chambre en soi. Je tendit l'oreille essayant d'entendre si Mulder était toujours là à travers la porte. Mon c¦ur se remit à battre quand ma main poussa la clenche. En sortant, je remarqua tout de suite que quelque chose avait changé : un plateau repas était posé sur la table. Soudain, Mulder surgit derrière la porte et me fit sursauter. Il s'excusa du regard, puis reprit son visage impassible. - " Tu dois avoir faim après tant de marche, fit-il... " Je m'assit, Mulder fit de même en face de moi et baissa la tête. Le silence s'installa dans la pièce, bercé par le bruit incessant de la pluie. Mulder prit une longue inspiration, comme s'il avait beaucoup de chose à dire, et brisa le silence : - " ...Tu...Tu m'a fichu une de ces trouilles Scully " Il releva la tête et me regarda dans les yeux. Avant que j'ai pu répondre, il continua : - " Je suis désolé pour ce qui s'est passé ce matin ! " Je sentis les larmes me monter au visage. - " Non...non c'est moi qui le suit ! J'ai trahi ta confiance ! Je t'ai menti ! J'ai fait...j'ai fait une erreur ! " Mulder me regarda presque tendrement : - " Tu ne me dois rien Scully ! Tu es libre ! Tu es libre de faire ta vie comme tu veux, avec qui tu veux. Je n'avais pas le droit de te juger, je te demande pardon ! - Mais tu me faisais confiance... ! Ma voix tremblante trahissait la boule qui s'était formé dans ma gorge. Voyant mon désarroi, Mulder s'approcha doucement de moi et me prit dans ses bras. Oh mon dieu, j'en avait tellement besoin. Sentir la chaleur de son corps, le sentir contre moi, enlacé dans ses bras protecteurs... J'aurais pu rester toute une vie ainsi. - " Je voudrais qu'on oubli tout ça Scully ! " Je releva le tête et rencontra son regard, presque suppliant. Je dû me retenir de l'embrasser. Ce qu'il venait de dire me soulagea. Moi aussi j'avais envie d'oublier. - " D'accord... mais...je comprendrais que tu m'en veuille encore... - Non... non je ne t'en veux pas. - Tu devrais ! - Mais je n'y arrive pas. Mulder sembla hésiter un instant avant d'ajouter : - " Qu'est ce que tu compte faire ? - Ce que je compte faire ? - Oui... enfin si vous avez des projets, si tu... - Vous ? - Toi et...lui Je ne pu m'empêcher d'esquisser un sourire. J'avais complètement oublier Daniel, et c'était très bien ainsi. J'avais choisi, je savais... - " Il n'y aura jamais de moi et lui... " Incontrôlablement, je resserra mon étreinte autours de son cou et m'approcha de son oreille : - " Et toi et moi, ça t'irais ? " Mulder plongea son regard dans le mien, puis s'approcha de moi. Mon c¦ur battait à une vitesse incroyable. Mulder s'approcha encore, jusqu'à ce que nos lèvres se touchent. Il m'embrassa longuement et langoureusement. Un baiser si doux que je n'oublierais jamais...