Titre: I.O.U (version française) Auteur: Alice Laury Résumé: Par un avant-midi plutôt emmerdant, Scully se remémore le jour où elle a rencontré Fox Mulder pour la première fois sur la plage de Cape Cod, alors qu'elle et sa famille étaient en vacances au Massachusetts. Disclaimer: Tous ces joyeux lurons appartiennent à Chris Carter, Fox , 1013, bref cette gang-là. Feedback: S.V.P.! FBI Headquarters Washington D.C. Scully regarda sa montre: seulement 11:20 a.m.. Cette journée au sous-sol du J. Edgar. Hoover Building semblait interminable. Des tonnes et des tonnes de dossiers à éplucher, des rapports à remplir ainsi qu'une chaleur intense contribuaient à décourager une Scully déjà totalement amorphe. Elle leva les yeux et observa son partenaire un instant; les traits tirés, le regard fixé sur « sa » tonne de dossiers et l'air complètement absorbé par sa lecture. Puis les lunettes. Elle n'y pouvait rien mais elle se sentait toujours un petit peu bizarre lorsqu'il portait ces lunettes, les mêmes qu'il portait lorsqu'elle l'a rencontré dans ce même sous-sol alors qu'elle fût affectée avec lui aux affaires non-classées. Elle avait tout de suite flashé sur les lunettes de l'Agent Spécial Fox Mulder... Il était toujours aussi séduisant qu'il l'avait été à cette époque... Alors qu'elle rêvassait bêtement, il lança un furtif regard dans sa direction. Aussitôt, elle détourna ses yeux et les replongea dans un ennuyeux dossier. Mulder étouffa un rire. "Tu veux jouer à ce petit jeu, Scully?" dit-il avec un sourire plein de malice. Sans attendre de réponse, il retourna à son boulot après avoir aperçu du coin de l'oeil une petite grimace de la part de sa partenaire. Elle savait bien de quoi il voulait parler. Leur "jeu du regard" avait débuté à l'été 1971, l'année de leur toute première rencontre... Cape Cod, MA 21 août 1971 "Dana, Charlie! Ne vous éloignez pas trop!" recommanda Margaret Scully à sa fille de huit ans et son fils de cinq ans alors qu'elle installait leur couverture sur le sable chaud de la plage. Elle savait pourtant trop bien que ses cris étaient inutiles; ses deux cadets aimaient beaucoup trop l'exploration pour se tenir tranquille. C'était la première fois que la famille Scully prenait des vacances dans cette région et Margaret était plutôt inquiète de laisser ses enfants jouer sans surveillance dans cet endroit inconnu. En effet, sa fille aînée pouvait être un vrai tourbillon quand elle s'y mettait et son absence signifiait une sorte de trève pour Margaret. Pour les petits derniers, elle avait toutefois de la chance puisque son aînée de onze ans, Bill Jr., s'était porté volontaire pour jeter un coup d'oeil sur sa soeur et son frère. D'un tempérament sérieux, il avait été habitué très tôt à Íêtre le plus responsable et à devenir l'homme de la maison lors des nombreuses absences de son père. Ainsi, ce jour-là, puisque Bill Sr. était encore en mission, il se mit à surveiller les autres enfants avec encore plus de vigueur qu'à l'habitude. Au grand déplaisir de l'espiègle petite Dana... "Il nous suit encore, dit la petite rouquine à son blondinet de frère, il faut s'en débarrasser!" Charlie acquiesa. "J'ai une idée!" chuchota Dana. Sana plus d'explication, elle attrapa un gros cailloux et le jeta dans la mer. Le bruit détourna l'attention de Bill, qui les suivait de loin, et les deux petits profitèrent du moment pour se faufiler derrière les boisés et ainsi échapper au grand frère surprotecteur. Ce dernier, désorienté, commença ses recherches dans la direction opposée. "Super, s'exclama Charlie, il est parti! On est libre!" Les deux enfants sautillèrent de joie pendant un instant avant de s'apercevoir qu'ils étaient observés. A quelques pas d'eux, un grand garçon brun et sombre les regardait, l'air étonné. Même la mignonne fillette aux long cheveux bouclés qui l'accompagnait arrêta de jouer d'un coup pour dévisager les deux étrangers. "Qu'est-ce que vous faites là, c'est notre territoire!" s'indigna le garçon. "Votre territoire? demanda Dana. Hé! La plage est à tout le monde!" Sans la moindre peur devant le sombre géant devant elle, la rouquine s'approcha nez-à-nez avec lui, lui offrant son visage le plus impénétrable et le plus déterminé. Terrorisé, Charlie avait fait deux pas en arrière et il s'attendait à ce que l'inconnu démolisse sa soeur d'une seconde à l'autre. Pourtant, celui-ci n'en fit rien. A la place, il éclata de rire, laissant Dana et Charlie perplexes. "Ce n'est qu'un jeu, idiote! répondit le garçon en souriant, on joue à la guerre avec des fusils à eau, moi et ma soeur. Ca vous dit?" Dana jeta un regard à son petit frère, visiblement soulagé, presque souriant. Elle se retourna vers l'étrange garçon et, même si elle ne lui faisait pas entièrement confiance, le goût de l'aventure s'avéra plus fort que sa raison et elle céda. "C'est d'accord, mais je veux d'abord savoir comment tu t'appelles." Le garçon paru embarrassé par la question et il hésita avant de répondre. "Ben...euh...c'est Fox Mulder..." murmura-t-il en regardant par terre. Dana éclata de rire alors que Charlie se contenta de sourire, ayant peur d'éventuelles représailles. "Tu...tu t'appelles Fox? Je ne te crois pas!" "Ah, ça va, met-la en veilleuse! cria-t-il, excédé par les rires de a rouquine. C'est peut-être ridicule mais c'est mon nom... Appelles-moi Mulder, d'accord?" Sa colère s'était changée en pitié; il la « suppliait ». "Bon, d'accord. Moi c'est Dana Scully et voici mon frère Charlie!" Elle fit mine de demander une poignée de main solennelle à Fox mais c'est la petite brunette qui accompagnait celui-ci qui se précipita pour serrer la main de Dana. "Moi je m'appelle Samantha et j'ai 6 ans et demi! Mon frère, il est grand, il a dix ans! C'est le capitaine et moi je suis son lieutenant!" Même surprise, Dana garda son air officiel et serra la main de la petite avec un grand sourire. "Enchantée, lieutenant Samantha! Si on jouait, maintenant... capitaine Mulder?" "En avant, alors, s'écria Fox en tendant des fusils à eau à Dana et Charlie, vous serez les rouges et nous les bleus. Partez de votre côté et comptez jusqu'à 50. Quand vous aurez fini, vous commencerez à nous chercher, d'accord?" "D'accord, mais je tiens à te dire que tu n'as aucune chance, je suis une tireuse d'élite!" Le visage de Fox s'éclaira d'un sourire malicieux et séducteur. "C'est ce qu'on verra... capitaine Scully!" Sur ce, ils partirent dans des directions opposÈées. Après une bonne demi-heure de jeu, le pointage était presque à égalité. Dana était effectivement une excellente tireuse mais Fox avait l'avantage de connaître la plage et ses cachettes. Soudain, leur partie de plaisir fut interrompue par un cri de la part de Fox. "Sam! Où tu es Sam, répond! Samantha!" Dana et Charlie surgirent de derrière un gros arbre et accoururent vers le garçon désemparé. Il avait laissé son fusil dans le sable et courrait dans toutes les directions en hurlant. "Hé, que se passe-t-il?" demanda Dana en haletant. "C'est Samantha, elle était là il n'y a pas deux minutes et maintenant elle n'y est plus!" Dana pouvait sentir sa panique. Elle s'assura que Charlie était bien derrière elle et elle soupira quand la petite tête blonde s'approcha, toute essoufflée. "Du calme, elle ne peut pas être bien loin! Elle en avait peut-être marre de jouer et elle est allÈée se baigner!" "C'est impossible, elle sait qu'elle n'a pas le droit d'aller à l'eau toute seule. D'habitude, elle ne s'Èloigne jamais sans m'avertir. C'est pas normal!" La panique avait laissé place au désespoir dans sa voix. Dana pouvait presque voir ses yeux s'emplir d'eau. Ca lui faisait tout drôle de voir un garçon de l'âge de son frère Bill pleurer. Ce dernier était un vrai roc et ne versait jamais une larme. Elle se demandait ce que Bill ferait si c'était elle qui disparaissait... La main tremblante de Charlie sur son épaule la sortit brusquement de ses pensées. "Qu'est-ce qui se passe, Dana? Où elle est la petite Samantha?" Sous ses airs parfois froids et insensibles, Dana avait toujours Considéré son frère Charlie comme un petit enfant innocent et sans défense qu'elle se devait de protéger contre les excès de mauvaise humeur de Bill. Quand Charlie faisait un mauvais coup, Dana avait l'habitude de tout prendre sur elle, ce qui épargnait au petit de se faire gronder par son grand frËère colèrique. Maintenant, Dana n'avait plus peur qu'il se fasse gronder mais surtout qu'il disparaisse comme la petite soeur de Fox. Elle savait donc ce qu'elle devait faire. "Ecoute-moi bien, Charlie, dit-elle d'un ton maternel, tu vas aller retrouver maman et lui dire que je vais bien, que je n'ai pas très faim et que je ramasse des coquillages près du sauveteur; elle ne devrait pas s'inquiéter. Toi, tu restes avec elle et tu tiens Bill occupé, d'accord? " "Mais, Dana..." "Fais ce que je te dis sinon je dis à maman que c'est toi qui a volé les bonbons de Mélissa!" "D'accord, capitaine Scully..." La dernière réplique remplie de sarcasmes du petit Charlie fit sourire Dana. pensa-t-elle en le regardant séloigner d'au air piteux. Son regard se posa ensuite sur un Fox dévasté. Son expression était suppliante; il semblait dire "aides-moi, Dana!!". Elle soupira. "Pourquoi ne vas-tu pas le dire à tes parents, eux ils pourraient faire quelque chose!" "T'es cinglée? S'ils apprennent que Samantha a disparu alors qu'elle était sous ma surveillance, ils vont sûrement me punir pour le reste de mes jours!" "Très bien, alors c'est à nous de la trouver!" Sans même lui demander son avis, elle l'entraîna près d'une petite colline boisée. "Tu vois, de là haut nous pourrons sûrement la voir si elle est encore dans le coin..." "Et si elle n'y est plus...?" Dana regarda attentivement son air de petit chien battu qui semblait pourtant très sincère. Elle posa alors sa main sur son épaule et le rassura avec le plus de sincérité qu'elle pouvait. "T'en fait pas, Mulder, on va la retrouver..." En escaladant la petite colline, Fox s'arrêta soudain. Dana, qui traînait un peu derrière le rattrapa rapidement. "Que ce passe-t-il?" "Et si... elle avait été enlevée?" "Voyons, de quoi tu parles?" Il y a peut-être un kidnappeur qui rôde sur la plage, comme dans les films, tu sais, ils enlèvent les enfants et demandent une rançon! A moins que ce ne soit autre chose..." "Comme quoi?" "Ben, j'en sais rien...peut-être des extraterrestres..." "Y'a que les idiots pour croire à ces trucs! Moi je te parie que dès qu'on va arriver en haut de la colline, on va voir Samantha en très bonne santé en train de s'amuser quelque part!" "Tu veux parier combien?" "Hum...disons...cinq dollars!" "T'es malade, c'est une fortune!" Le regard de Dana se remplit de défi. Fox hésita, puis il se dit qu'il ne voulait pas passer pour un trouillard devant une fille, alors il accepta. Arrivés au sommet, ils se mirent à rechercher trace de Sam mais les buissons touffus les empêchaient de bien voir. Soudain, au bout de quelques minutes, Dana s'écria: "Je la vois! Elle est là, près du restaurant!" Fox accouru et constata qu'il s'agissait bien de sa petite soeur qui s'amusait dans les plates bandes fleuries du casse-croûte de la plage. Elle semblait parfaitement heureuse et insouciante. En voyant cela, la panique chez Fox se changea en colère. "Elle va m'entendre, celle-là! Elle sait pourtant qu'elle ne doit pas s'éloigner sans me le dire!" Dana lui jeta un regard calme et amusé. Elle leva un seul sourcil. En voyant ce geste, il s'arrêta immédiatement de rager. Il ignorait pourquoi, mais ce truc du sourcil le fascinait. Il repris son calme et se rendit compte qu'il était bien plus heureux de savoir qu'elle allait bien que furieux qu'elle lui ait désobéit. Voyant qu'il se ressaisissait, Dana posa affectueusement sa main sur son bras. "Tu vois, dit-elle tout doucement, j'avais raison..." "C'est vrai, merci Dana..." Il était tellement soulagé et reconnaissant envers sa nouvelle copine qu'il ne trouva qu'un seul moyen de le lui démontrer. Il approcha son visage de celui de la rouquine et lui déposa un baiser sur sa bouche en coeur. Le geste ce passa si rapidement que Dana n'eût ni le temps de réaliser ce qui se passait, ni le temps de s'objecter. Elle était bouche bée devant le grand garçon brun qui venait de lui offrir son tout premier baiser, à la fois timide et tendre. Tout d'abord charmée, elle se sentit rougir et espéra qu'il ne remarque rien. Lorsqu'il esquissa un léger sourire prouvant qu'il avait effectivement remarqué, elle s'indigna soudainement. "Espèce d'idiot, dit-elle en le poussant rudement mais vainement, ne fait plus jamais ça!" Il avait toujours son petit sourire mais il avait détourné les yeux sur sa soeur comme s'il était totalement indifférent au fait qu'elle n'ait pas apprécié sa marque d'affection. Dana se mit à le fixer intensément. Soudain, Fox se retourna vers elle et captura son regard, qu'elle s'empressa de détourner vers ses chaussures. "Tu as perdu!" s'écria-t-il, triomphant. "J'ai perdu quoi?" "Le jeu du regard. C'est un jeu que mon père m'a appris l'an dernier. Si quelqu'un te regarde et qu'il te surprend à le regarder, tu dois soutenir son regard et ne jamais baisser les yeux. Mon père dit que si j'arrive à soutenir ainsi le regard des gens, alors c'est moi qui aura le dessus et personne ne pourra me marcher sur les pieds car j'aurai conservé mon honneur. Il dit que c'est comme ça qu'on devient un homme." "Peut-être, mais moi je ne suis pas un homme!" « ça vaut pour les femmes aussi, tête rouge! Seulement ce n'est pas tout : si tu baisse les yeux, tu dois quelque chose à la personne qui te regardait." "Donc, je te dois quelque chose?" "Exact..." Fox allait continuer sa phrase mais son regard se porta sur le resto où sa soeur jouait. Son père était assis à une table du fast-food en compagnie d'un homme qu'il n'avait jamais vu. "...C'est qui ce type?" "Qui ça?" "Tu vois là-bas, au casse-croûte, l'homme qui porte un T-shirt vert, eh bien c'est mon père. Mais je ne connais pas l'homme qui parle avec lui." Dana s'approcha et distingua en effet un homme d'un certain âge, qui semblait un peu plus vieux que le père de Fox et qui fumait devant un café. Tout à coup, M.Mulder tendit quelque chose en direction de l'homme qui fumait. "ça alors, cria Fox, il remet un gros tas d'agent à ce type!" "T'es paranoiaque, toi!" soupira Dana. Il reprit le même sourire malicieux. "Tu connais ce mot-là, toi?" "Ecoute, reprit-elle sans se soucier de sa moquerie, on ne voit pas assez pour dire que c'est de l'argent, ça peut Ítre n'importe quoi!" "Non, moi je suis sûr que c'est de l'argent; c'est peut-être un gars de la mafia qui menace mon père! Moi je vais voir..." "Moi aussi alors!" Fox avait déjà entreprit sa descente et Dana s'apprêtait à le suivre lorsque quelque chose agrippa son bras et l'immobilisa. "Oh non, toi, tu ne vas nulle part!" Dana se retourna pour découvrir son frère Bill qui la tenait fermement. Fox resta È-ébahi un instant par la carrure du jeune homme rousselé. Ce dernier ne sembla même pas le remarquer. "Maman était morte d'inquiétude quand je lui ai dit que tu n¹était pas sur la plage, poursuivit-il, tu aurais pu te faire enlever ou te blesser sur ces rocher!" "Je ne suis pas le seul parano dans le coin..." murmura Fox sans que Bill ne l'entende. Dana pourtant l'entendit et éclata d'un petit rire aigu. "Ah, ça te fait rire? Allez viens, on rentre, tu as fait assez de bêtises pour aujourd'hui. Alors dis au revoir à ton petit copain et amènes-toi!" Dana se libéra de l'étreinte de son frère qui commençait à descendre la colline pour aller à la voiture. Dès qu'il fut hors de vue, elle se rapprocha de Fox. "Bon, on se reverra peut-être un jour, Mulder, qui sait?" "J'ai l'impression que oui... En tout cas, on s'est bien amusés aujourd'hui, c'est ce qui compte! A plus, tête rouge!" Il commença à s'éloigner quand Dana repensa à une chose qu'elle avait oublié. "Hé, tu me dois toujours cinq dollars!" "Dès que je gagne mon premier million, je te l'envoie par la poste! Oh, et autre chose, je sais ce que toi tu me dois..." "Quoi?" Son sourire s'élargit et son regard devint perçant. "...Un baiser!" Sur ce, il descendit la colline à toute vitesse en rigolant et Dana le perdit de vue avant qu'elle n'ait pu répliquer quoi que ce soit. "Tu veux parier..." murmura-t-elle à elle mÍme avant de rejoindre Bill. * * * * * "Qu'est-ce que tu as dit?" Scully s'aperçut qu'elle rêvassait toujours et qu'elle avait dit "Tu veux parier" tout haut. Elle regarda sa montre : 11h55! Elle était perdue dans ses pensée depuis trente-cinq minutes! Elle tenta tout de mÍme de rester digne devant son partenaire et reprit la ligne qu'elle avait laissé échapper. "J'ai dit : "Tu veux manger?" C'est l'heure du dîner dans cinq minutes." "Ah, bon. J'ai une petite faim, en effet." Scully commença à rassembler ses dossiers puis fit mine de se lever pour aller déjeuner, mais elle s'arrêta brusquement. Elle se retourna vers Mulder et commença à le regarder. "Tu sais, éen train de repenser à la première fois que nous nous sommes rencontrés, je veux dire, quand nous étions enfants..." Il enleva ses lunettes et son visage s'éclaira d'un sourire empreint de nostalgie. "Hummm...ouais, je vois ce que tu veux dire. C'est vrai que c'est étrange comment le destin arrive à réunir deux personnes après tant d'années, tout à fait par hasard..." "En fait, j'étais plutôt en train de me dire que tu me dois toujours cinq dollars, Mulder..." Elle se planta devant son bureau et se pencha légèrement vers lui. "...Et avec le taux de change actuel, l'inflation et les intérêts accumulés au cours des années, je me disais que tu me devais maintenant quelque chose comme cinquante dollars..." Mulder lui refit le même sourire : le sourire du petit garçon qui s'apprête à faire un coup pendable. Sans se lever, il avança doucement la tête vers elle. "Tu me dois toujours un baiser, Scully, et avec les intérêts accumulés au cours des années..." "...Quoi?" Son sourire s'élargit encore, contre toutes les lois physiques. "...Tu passes la nuit chez moi, tête rouge?" Cette fois, même si les mots de Mulder lui envoyait des courants électriques de 220 volts dans la colonne vertébrale et qu'elle avait envie de fondre dans le plancher, elle ne le lâcha pas des yeux une seconde, soutenant son regard le plus enjôleur de tous. Après quelques instants, elle lui sourit sincËrement, puis se dirigea vers la porte du bureau. Juste avant de sortir, elle se retourna vers lui. "...Tu veux parier?" Cette fois, il avait bien entendu. Fin